Henri Cartier-Bresson en tête à tête avec le monde
La Fondation Venet vient de rouvrir ses portes au Muy dans le Var. L’été 2017 célèbre l’art minimal américain. Dont tous les grands noms sont réunis dans un tout nouveau parc de sculptures : Sol LeWitt, James Turrell, Larry Bell, Robert Morris, Richard Long, Phillip King ou Anthony Caro. Cet ensemble, qui rivalise avec les meilleures fondations européennes, n’est accessible au public qu’un jour et demi par semaine. Il est indispensable de s’inscrire, mais cet effort est largement récompensé.
Fils de laine ou d’acier tendus
La galerie est dédiée à Fred Sandback, représentant du minimalisme disparu en 2003. Ses oeuvres, des fils de laine ou d’acier tendus d’un mur à l’autre ou du sol au plafond, dessinent des formes géométriques donnant l’illusion du volume. Presque rien, et pourtant une forte présence dans l’espace. Une visite est aussi l’occasion de découvrir les dernières oeuvres de Bernar Venet. Lignes indéterminées, Angles et, dans le corps principal du bâtiment, un Effondrement monumental.
365cheminduMoulin-des-Serres,Le Muy. Ouvert le jeudi matin et le vendredi, toute la journée. Entrée : 10 (5 pour les -18 ans). Réservation obligatoire sur le site www.venetfoundation.org La maison de la photographie de Toulon accueille Tête à Tête , une sélection des portraits d’Henri Cartier-Bresson, qui fut présentée pour la première fois à la National Portrait Gallery de Londres. Il disait de l’appareil photo qu’il est notamment « l’instrument de l’intuition et de la spontanéité ». Comment réussir à faire triompher les deux dans l’exercice on ne peut plus formel du portrait, lorsque le sujet sait bien qu’on le photographie ? C’est tout cet art d’Henri Cartier-Bresson (1908-2004) que l’on retrouve dans les photos qu’il a réalisées des plus grands hommes et femmes du siècle dernier.
Martin Luther King, Marilyn…
Martin Luther King est assis à son bureau à Atlanta en 1961. Et on sent tout le poids de la charge qui pèse sur la tête du leader pour les droits civiques des noirs aux États-Unis. Deux clichés de Picasso où le peintre regarde droit dans l’objectif… et pour la première fois, on voit la folie pointer sous le génie. L’amour inconditionnel du duc de Windsor pour sa femme Wallis – un choix qui obligea le monarque britannique à renoncer au trône – est ici gravé sur la pellicule. On se noiera aussi dans les yeux d’Édith Piaf ou de l’abbé Pierre.
Des moments de l’histoire
Des photos qui deviennent des moments d’histoire. Il faut dire qu’après la Seconde guerre mondiale, la renommée grandissante d’Henri Cartier-Bresson fait que plus personne ne semble lui échapper. Tout ce que compte d’artistes la société américaine : Marilyn Monroe sur le tournage des Désaxés en 1961, Truman Capote dans son jeune âge… Mais aussi française : Simone de Beauvoir, Camus, Colette, Jung, Doisneau… Célèbres ou pas, les visages captés par le fondateur de la célèbre agence Magnum – avec Robert Capa – s’impriment de la même manière. Comme on peut le remarquer dans certains portraits « anonymes », de prostituées à Mexico, en 1934, ou d’un eunuque, sur la muraille de Chine en 1948. Dans les années 1950, des fermiers iraniens arborent des costumes on ne peut plus européens, avant la révolution islamique en Iran… À travers cette sélection parmi ses plus grands portraits, on suit aussi les progrès de la photo, le développement des techniques. Une maîtrise qui s’affine au fil du temps et rend tout ce monde éternellement vivant. À voir jusqu’au 17 septembre à la Maison de la photographie à Toulon, rue Laugier, ouverte du mardi au samedi de 12 h à 18 h.Entréelibre.Rens.04.94.93.07.59.