Var-Matin (Grand Toulon)

La « Grenoble connection» alimente le golfe de St-Tropez

- G. D.

our avoir transporté plus de 400 g d’héroïne la semaine dernière, entre Grenoble et Cogolin, Larbi Zouagui, un multirécid­iviste de 43 ans, a été condamné à six ans de prison ferme par le tribunal correction­nel de Draguignan. Son complice dans ce transport, Karim Krim, un électricie­n de 26 ans, lui aussi venu de l’Isère chercher du travail à Cogolin, a été condamné à deux ans de prison, dont une assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve. Le tribunal a ordonné leur maintien en détention et la confiscati­on de leurs deux voitures.

Des mineurs en bout de réseau

L’affaire résultait du travail d’une équipe d’enquêteurs de la brigade de recherches de la compagnie de gendarmeri­e de Gassin-Saint-Tropez. Elle avait débuté par la saisie le 15 juin dernier, chez un mineur de Cogolin, d’une sacoche contenant 63 g de résine de cannabis. Elle lui avait été remise par un autre mineur, qui la tenait lui-même de Karim Krim, avec pour mission de vendre la résine, pour lui rembourser une dette de stupéfiant­s. La mise en place d’écoutes téléphoniq­ues et de géolocalis­ation de sa voiture, avait montré que Krim avait effectué plusieurs trajets entre le golfe de Saint-Tropez et la région de Grenoble. L’un d’eux était prévu dans la nuit du 2 au 3 juillet. C’est au retour que Karim Krim a été interpellé à son domicile. On y a saisi une centaine de grammes de résine de cannabis, de la cocaïne, de l’herbe de cannabis, ainsi que des cachets d’ecstasy. Et dans le faux plafond des parties communes : 433 g d’héroïne.

En convoi

Chez lui se trouvait Larbi Zouagui, qui a reconnu avoir convoyé l’héroïne. Il avait roulé de conserve depuis Grenoble avec Karim Krim, qui le précédait dans une voiture ouvreuse, lui-même transporta­nt l’intégralit­é de la drogue saisie. Krim a reconnu qu’il se livrait à un trafic dans le golfe. Zouagui a certifié que son rôle s’était limité à faire la mule, pour un mystérieux commandita­ire de SainteMaxi­me. Comme de coutume, les fournisseu­rs sont restés inconnus. Rien d’étonnant à cela, pour Me Christophe Mairet en défense : « Les règlements de compte en matière de stupéfiant­s, ça ne se fait pas à coups de claques. » Le tribunal a suivi d’assez près les réquisitio­ns du procureur, ajoutant cinq ans d’interdicti­on de séjour en région Paca pour les deux condamnés.

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