Var-Matin (Grand Toulon)

Christian Estrosi: «Soudain, le malheur s’est abattu…»

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr TH. P.

« Ne cherchons pas à cacher notre amertume, mais gardons-la comme une trace qui donne sens à nos combats. Nous nous battrons pour nos morts autant que nous les pleurerons. Le 14-Juillet nous a rappelé brutalemen­t le prix de la liberté. Nous savons ce qu’elle coûte. » « Vous avez forgé notre admiration par votre dignité et votre courage, qui ont jalonné ces douze derniers mois. Nous sommes avec vous. Nous ne vous abandonner­ons jamais. Au moment où nous pleurons vos disparus et vos blessés, vous êtes notre espoir, l’espoir de tout un peuple. » Foin de message politique. Ce n’était pas le moment à ses yeux. Christian Estrosi, que l’attentat de l’an dernier a profondéme­nt affecté, a d’abord fait vibrer la corde sensible. Tout en compassion, soucieux de parler au coeur, à la grande famille oecuméniqu­e niçoise, plus qu’à une raison qui n’en peut hélas mais face à l’horreur aveugle, il s’est adressé aux victimes, à tous ceux qui ont été « frappés en plein coeur par la barbarie, dans cette ville où il fait bon vivre, cette ville du soleil et du bonheur » où, « soudain, le malheur s’est abattu sur nous, tous unis sous une même bannière, celle de la République ». «Quatre-vingt-six innocents, des femmes, des hommes, des enfants, de tous âges, de toutes confession­s, des Français et des étrangers ont été assassinés par un homme qui, au nom d’une idéologie, nie toute humanité. C’est ainsi qu’a été assassinée la vie. C’est ainsi que la promenade des Anglais s’est tue, ensevelie sous un silence L’État ne vous abandonner­a jamais, pas plus qu’il n’abandonner­a la recherche de la vérité. Il ne se soustraira jamais ni à son devoir de clarté, ni à son devoir de compassion. Je m’en porte ici garant. C’est pour cela que j’ai voulu être auprès de vous ce soir. » que personne ne peut oublier. Avec tous ceux qui étaient là, nous n’oublierons rien de cette monstrueus­e tragédie, qui restera à jamais enfouie dans ma mémoire. Mais, ce que vous les familles avez vécu ce soir-là est indicible, inimaginab­le. Ni le temps, ni les témoignage­s d’affection n’effaceront votre douleur. »

Le symbole de « Nissa la Bella »

Le maire de Nice a ensuite rendu hommage à « ces héros anonymes qui ont accompagné les victimes avec tant de courage, tant de compassion, tant d’efficacité, tant de bienveilla­nce», ainsi qu’aux « membres des services, des institutio­ns, à tous les bénévoles qui ont oeuvré pour sauver des vies ou venir en aide aux blessés ». Et de savoir gré par ailleurs à tous ceux qui ont témoigné leur soutien à la ville de Nice durant cette année douloureus­e, du pape François aux trois présidents de la République présents hier à Nice, remerciant plus spécifique­ment Emmanuel Macron d’avoir fait résonner Nissa la Bella, le matin même sur les Champs-Élysées. « Ce geste, comme vos propos, sont allés droit au coeur des Niçois comme des familles. »

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(Photo Jean-François Ottonello) (Photo Franck Fernandes) Le Président s’est exprimé durant un gros quart d’heure, hier soir sur la place Masséna. Christian Estrosi : « Nous n’oublierons rien de cette monstrueus­e tragédie ».

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