A Rodez, Froome reprend le maillot jaune
Michael Matthews s’est imposé en costaud, hier dans l’Aveyron, au terme d’une étape où Christopher Froome a récupéré le maillot jaune à Fabio Aru
Il fallait avoir une sacrée résistance à l’acide lactique, hier pour s’imposer à Rodez. A ce petit jeu, c’est l’Australien Michael Matthews qui a fait parler ses cuisses et s’est montré le plus costaud. Dans cette étape-type de transition sous la chaleur tout au long de 181,5 kilomètres, une échappée a réuni cinq coureurs (Voeckler, De Gendt, Roosen, Bouet puis Hollenstein) dès les premiers kilomètres. Mais le peloton, contrôlé principalement par deux équipes (Sunweb, BMC), a tenu le groupe sous contrôle, à moins de trois minutes. Puis le Belge Thomas De Gendt, déjà à l’avant dans une étape comparable en 2015, a distancé un par un ses compagnons sur les routes montantes de l’Aveyron pour se retrouver seul en tête à 32 kilomètres de l’arrivée. Le vainqueur de l’étape du Ventoux l’an passé a défendu d’arrache-pied son avance jusqu’à la jonction aux 13 kilomètres.
Une étape ciblée
Dans le sprint jugé après une rampe de 570 mètres à 9,6 %, le Belge et résident monégasque Philippe Gilbert a forcé l’allure mais a été débordé par son compatriote Van Avermaet, vainqueur sur le même site en 2015. Mais, cette fois, le Belge a été devancé par Matthews, qui s’est imposé pour la deuxième fois sur le Tour. L’an passé, l’Australien avait gagné l’étape de Revel devant le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan. Agé de 26 ans, « Bling-Bling » Matthews (son surnom depuis ses premiers pas dans le vélo en raison de son goût pour les montres, les bagues et les boucles d’oreille) compte aussi à son palmarès deux étapes du Giro et trois de la Vuelta. Le natif de Canberra, qui vit avec sa femme à Monaco, a apporté à l’équipe Sunweb son deuxième succès en deux jours, au lendemain de la victoire de Warren Barguil à Foix. « L’étape d’aujourd’hui était un objectif clair pour nous, nous l’avions planifié depuis longtemps, a notifié Matthews la victoire en poche. Je figurais clairement parmi les favoris et c’est difficile parce que tout le monde parle de vous dans le peloton. Je me suis entraîné en vue de ce genre de finish, j’ai revisionné encore et encore le sprint de 2015 auquel je n’avais pas vraiment pu participer car j’avais quatre côtes cassées. De Gendt était super fort et je n’étais pas sûr du fait qu’on réussirait à le reprendre. Gagner le maillot vert ? C’est forcément difficile. Kittel est encore très loin et gagne quasiment tous les sprints massifs, mais on va continuer à essayer et voir ce qu’il va se passer dans les prochains jours. Cela ne sera pas fini avant Paris. » Cette étape dessinée pour les puncheurs a bousculé le classement général. Christopher Froome a récupéré le maillot jaune à Fabio Aru (lire page suivante) après une parenthèse de deux jours.