«On n’a encore rien gagné»
S’apprête à vivre sa 1re compétition internationale à la tête des Bleues. Un Euro que le Mentonnais, invaincu depuis sa prise de fonction, aborde avec beaucoup d’humilité
L’équipe de France féminine a pris ses quartiers hier aux Pays-Bas, où elle débutera son championnat d’Europe mardi contre l’Islande (20h45). Son sélectionneur depuis septembre 2016 Olivier Echouafni, pour sa première compétition internationale à la tête des Bleues, nous a accordé une interview avant de rentrer dans le vif du sujet. L’exjoueur du Gym, invaincu depuis sa prise de fonction, aborde cet Euro avec autant d’ambitions que d’humilité.
Comment s’est passée l’installation aux Pays-Bas ? Dans d’excellentes conditions. Nous sommes arrivés aux Pays-Bas avec un groupe au complet et des joueuses dans un état de forme optimal. C’était l’un des objectifs de la préparation.
Quel bilan tirez-vous des deux matchs amicaux de préparation (- contre la Belgique puis - contre la Norvège) ? Le but était surtout de retrouver le rythme de la compétition et quelques repères. On a joué deux nations que l’on retrouvera à l’Euro. Deux équipes solides, très athlétiques. L’important, plus que le résultat, c’était d’engranger de la confiance en produisant du jeu. Contre la Norvège, on n’a peut-être pas fait ce qu’il fallait à un moment donné pour s’imposer. Mais sur les deux matchs, on se crée un nombre incalculable d’occasions. A nous d’être plus efficace.
Le réalisme de cette équipe est souvent pointé du doigt… C’est un domaine sur lequel nous travaillons tous les jours avec le staff. Nous nous attelons à créer de la complicité. Les joueuses doivent apprendre à se connaître en dehors mais aussi sur le terrain. Il ne faut pas oublier que les filles viennent de clubs avec des fonctionnements et des organisations différentes. Il faut du temps pour assimiler certaines choses, et en sélection, c’est parfois quelque chose qui nous manque.
L’objectif, c’est le titre ? On n’a pas parlé d’objectif. Tant qu’on n’a rien gagné, il faut se faire tout petit et travailler avec beaucoup d’humilité. La première étape, c’est la phase de groupes. Ensuite, on aura tout le temps de voir la suite.
Votre Euro commence mardi contre l’Islande. A quel match vous attendez-vous ? L’Islande est une équipe de caractère, solidaire et athlétique. Beaucoup de joueuses jouent dans de grands championnats. Je m’attends à une rencontre difficile. Il est toujours compliqué de rentrer dans une compétition. A nous de nous rendre le match facile, le plus tôt possible.
Le forfait d’Amel Majri (cheville) a été compliqué à digérer ? Oui, pour elle et pour le groupe. C’est un élément important, une joueuse de grand talent. Mais c’était la meilleure décision pour son intégrité physique et son avenir. Il va falloir s’adapter.
La France n’a encore jamais remporté une médaille d’une grande compétition internationale, c’est quelque chose qui peut peser dans les esprits ? Non, les joueuses en ont d’ailleurs marre qu’on leur parle de ça. Le déclic va arriver, c’est certain. Il y a dans cette équipe, des filles qui ont un énorme palmarès, et qui ont cette culture de la victoire et de la gagne. Elles sont bien dans leurs têtes.
Depuis votre prise de fonction en septembre , vous avez mis l’accent sur la cohésion de groupe. Vous sentez que ça porte ses fruits ? On a mis pas mal de choses en place. Je ne dis pas que la cohésion n’existait pas avant, mais elle n’était peut-être pas assez solide. Je ne sais pas si aujourd’hui, on a réussi. On en saura sans doute un peu plus après cette compétition. Dix mois, c’est court et à la fois très long. Remporter la SheBelievesCup a permis de poser de bonnes bases pour la suite. Maintenant, il faut voir comment nous allons gérer la pression.
Qu’est ce qu’on peut vous souhaiter de mieux ? Je ne sais pas si on l’emportera, mais ce dont je suis certain, c’est que l’équipe a les qualités pour réaliser de grandes choses. Ce sont surtout les filles qui seront sur le banc qui détiendront la clé de notre parcours. Tout passera par le collectif.