Var-Matin (Grand Toulon)

Blues Brothers: « On ne joue pas de blues mais on l’a rendu célèbre »

- PHILIPPE DUPUY

Rendus célèbres à jamais par le film éponyme de John Landis, avec John Belushi et Dan Aykroyd dans le rôle des chanteurs à lunettes et costumes noirs, les Blues Brothers continuent de se produire dans le monde entier sous la houlette de Steve Cropper, alias Le Colonel. Le guitariste faisait déjà partie du groupe qui accompagna­it les deux acteurs dans leurs délires du Saturday Night Live. Il est aujourd’hui, avec Matt Murphy, le dernier membre du groupe originel. Et c’est Rob Paparozzi, qui a repris le micro, l’harmonica, le costume, le chapeau et les lunettes noires de Jake & Elwood.

Nous avons rencontré les deux hommes à l’occasion du concert que donnaient les Blues Brothers à Vence pour le 20e anniversai­re des Nuits du Sud…

Heureux d’être de retour sur la Côte d’Azur ? C’est vrai qu’on vient souvent. Nice est une de nos villes favorites. Ça tombe bien puisque, grâce à l’aéroport, on y passe forcément, où qu’on joue dans le Sud de la France. On a des super souvenirs à Nice Jazz à Monaco et à Juan. Mais c’est la première fois qu’on se produit aux Nuits du Sud de Vence et on s’en réjouit. Là, on arrive de Norvège et de Pologne. Autant vous dire que quand on nous propose une date en été dans le Sud de la France, on ne dit pas non. Le public français a toujours été super avec nous. Il connaît bien notre musique et chante en choeur les paroles. Il y a un lien spécial. En plus de la bonne bouffe et du vin, cela va sans dire…

Qu’est ce qui fait encore courir les Blues Brothers ? L’amour de la musique et celui des fans nous tiennent ensemble. Les films sont peut-être oubliés, mais la musique des Blues Brothers continue à vivre encore et toujours. Ca a été dur d’effacer l’étiquette « groupe de cinéma »? Non, parce qu’on jouait ensemble avant d’être dans le film. Mais c’est vrai qu’au début, les critiques pensaient que c’étaient deux comiques qui s’amusaient à jouer de la musique. Ce que même les fans du film ignorent, c’est que John Belushi était un grand fan de blues, un batteur et un chanteur accompli. Idem pour Dan Aykroyd, qui a une formation musicale solide et joue très bien de l’harmonica. Le film a ressuscité le blues qui était totalement oublié. C’est grâce à lui qu’il y a des festivals de blues partout aujourd’hui encore. Pourtant, les Blues Brothers ne jouent pas vraiment du blues… C’est vrai : on ne joue pas de blues, mais on l’a rendu célèbre. Et populaire ! Ce qu’on fait, c’est du rhythm’n’blues. C’est de la musique de danse, pour faire la fête. De la feelgood music. Mais il y a quand même un vrai blues dans notre setlist.

Qu’est ce qui vous a poussé à reformer le groupe en  ? Quand John Belushi est mort, on a tout arrêté. C’est Dan Aykroyd qui nous a réunis pour un anniversai­re. Après le set, Lou Marini, m’a dit : « Il faut qu’on s’y remette, c’est trop le pied ». C’est vrai que c’est bon d’être un Blues Brother.

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(Photo Franck Fernandes) Rob Paparozzi et Steve Cropper : Blues Brothers un jour, Blues Brothers toujours.

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