Jean-Luc Ponty : « Je déteste sombrer dans la routine »
Le violon de Jean-Luc Ponty, c’est un peu comme le sax de Coltrane : un instrument et un son incontournable dans l’histoire du jazz. L’artiste qui s’apprête à retrouver Kyle Eastwood et Biréli Lagrène en trio à Toulon, demain, a également joué à Juanles-Pins avec cette même formation le soir d’un concert à la fois blues avec Buddy Guy et rock avec Johnny Gallagher. On aurait pu penser en conséquence que Ponty, pionnier des courants jazz rock et fusion irait un peu puiser sa set list dans ce répertoire. Ce n’a pas été le cas ! Mais Ponty a tout de même régalé. Alors profitez-en…
Comment avez-vous conquis le public américain ? Le violon s’intégrait parfaitement au style manouche, plus difficilement au jazz. D’ailleurs avant de jouer du violon, j’ai commencé à pratiquer de la clarinette et du saxophone. Puis j’ai abandonné. J’ai d’ailleurs essayé de transposer ma façon de jouer d’un instrument à vent, au violon. Ce qui m’a permis de jouer indifféremment du jazz ou du rock. C’est peut-être ce qui m’a donné la chance d’être demandé aux États-Unis. Il n’y avait pas de violoniste moderne, là-bas. Ni de violon électrique. J’ai compris qu’il fallait m’inspirer d’un artiste comme Coltrane, pour se libérer sur scène. J’adore me renouveler, et je déteste sombrer dans la routine.
Qu’attendez-vous aujourd’hui de la musique ? Jouer de mon mieux et partager des émotions avec le public. J’ai eu beaucoup de chance dans ma carrière : j’ai pu jouer du rock dans le monde entier. Avec des artistes comme Frank Zappa ou Mahavishnu.
Comment est née l’idée du trio Ponty-Lagrène-Eastwood ? C’est la dernière évolution d’un projet lancé en par le guitariste Al Di Meola. Il voulait qu’on créé un trio acoustique avec le contrebassiste Stanley Clarke. Cela a donné l’album The Rite of Strings. Ensuite avec Stanley, on a eu l’idée de relancer le projet avec Biréli Lagrène après un boeuf à Paris. Enfin trois ans plus tard, Biréli a suggéré Kyle Eastwood. Le trio fonctionne bien : nous sommes trois leaders, on se stimule pour dépasser nos propres limites.