Var-Matin (Grand Toulon)

Ponty-Lagrène-Eastwood: le trio qui a plus d’une corde à son jazz

Composé d’une légende du violon, d’un guitariste star et d’un contrebass­iste qui s’est battu pour se faire un prénom, le trio vedette de la scène jazz de l’année était à Toulon hier

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

C’est le trio que les amateurs de jazz ne quittent pas d’une cymbale cet été. Le violoniste Jean-Luc Ponty, Biréli Lagrène (guitare) et Kyle Eastwood (contrebass­e) étaient hier soir, place Louis-Blanc, pour une soirée exceptionn­elle du festival Jazz à Toulon. Au total, 14 cordes qui ponctuent l’été de 14 dates. Avant de monter sur scène, ils profitent de cette saison folle.

Parmi les  dates qui vous réunissent cet été, la soirée toulonnais­e est le seul concert gratuit dans la rue, devant un public qui n’est pas composé exclusivem­ent de connaisseu­rs, qu’est ce que ça change pour vous ? Biréli Lagrène : Avec un concert gratuit, on ne sait jamais quel genre de public ça va être. Il y a une forme de challenge à jouer devant des gens qui s’arrêtent par hasard… mais dans ces concerts, il y a quand même beaucoup de gens avertis et c’est une ambiance formidable Jean-Luc Ponty :Onyvaavecd­e l’incertitud­e, mais on sait ce qu’on va faire et on ne change rien à ça. Si ça fonctionne, ça devient métaphysiq­ue.

Depuis votre premier concert en mai, votre trio fait l’unanimité, quel est son secret ? Jean-Luc Ponty : Il n’y a pas de secret. J’aimerais qu’il y ait une formule magique, mais ça veut simplement dire qu’on se sent bien musicaleme­nt ensemble et le public le ressent.

Les spécialist­es saluent vos virtuosité­s, est-ce que vous vous épatez mutuelleme­nt ? Jean-Luc Ponty : La virtuosité n’est qu’une technique utilisée pour créer de l’intensité, mais ce qui m’impression­ne chez eux, c’est la profondeur musicale. Il n’y a pas d’esbroufe. Il y a une émotion ressentie profondéme­nt et créative. La rapidité n’est qu’au service de la musique. Biréli Lagrène : le jazz permet ça plus facilement que les autres musiques. Kyle Eastwood : C’est tellement créatif et spontané qu’on se fait réagir mutuelleme­nt et c’est un vrai plaisir.

Toulon s’enorgueill­it d’être la ville où Django Reinhardt s’est fait connaître. Est-ce que ça donne une note particuliè­re à votre passage ici ? Biréli Lagrène : Non pas vraiment, mais il a dû adorer le soleil

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette tournée en trio ? Kyle Eastwood : J’essaie toujours de m’amuser en jouant et avec ce trio, c’est le cas. Je suis très content. Jean-Luc Ponty : Il y a de grandes chances qu’après cette tournée, on se réunisse à nouveau…

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(Photo Nicolas Martinez) Kyle Eastwood, Biréli Lagrène et Jean-Luc Ponty.

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