À Hyères, il frappe sa mère pour un programme télé
Un Hyérois de 27 ans était jugé mercredi pour avoir violenté sa mère. Un différend concernant le programme de télévision sur fond d’histoire familiale compliquée
Vous changez de ton et vous décroisez les bras Monsieur ». Frédéric M., 27 ans, comparaissait mercredi devant le tribunal de grande instance de Toulon, après un « différend familial ». Devant un prévenu impassible, la présidente du tribunal raconte : « La police a été appelée il y a quelques jours au domicile hyérois de votre mère, Danielle D., qui vous héberge depuis votre sortie de prison en septembre 2016 et que vous avez poussée et giflée à plusieurs reprises avant qu’elle ne tombe, la tête heurtant le sol. Vous avez également cassé sa télévision et son lavabo ». À l’origine de ces violences « une raison futile, elle voulait regarder un programme de télévision et vous un autre. ».
« Un écorché vif »
Dans le dossier de Frédéric sont mentionnées des « relations familiales compliquées ». Le jeune homme entretient avec sa mère une relation très conflictuelle, il explique ne résider chez elle que par obligation, faute d’argent. « Elle me traite très mal, depuis toujours. Je veux bien faire des efforts mais elle ne cesse de me répéter que je suis un taulard, et que de toute façon elle voulait avorter et ne me voulait pas. Je n’aurais pas dû la frapper, mais je suis comme ça, elle le sait et elle joue tout le temps là-dessus ». Le jeune homme au casier judiciaire chargé, a déjà écopé de deux ans de prison ferme pour destruction de biens par moyens violents. Une peine qu’il va commencer à purger. Ce jour le procureur déplore « des faits détestables, commis sur sa propre mère » et requiert un an de prison ferme dont six mois avec sursis et une obligation de soins. Une « peine trop longue, qui rajoute de la sévérité à la sévérité », pour l’avocat du prévenu. Il évoque « un écorché vif à l’histoire familiale sordide » et« une mère qui n’a jamais rien fait face aux abus familiaux subis par ses deux soeurs et qui ne lui a jamais témoigné d’amour. Cet homme a besoin d’autre chose que de la prison. L’agressivité est son seul mode de communication, il a besoin d’être aidé. » Une demande entendue par le tribunal, Frédéric M. est condamné à huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Il devra justifier de soins, d’une recherche de travail et a pour interdiction d’approcher sa mère. La sanction prendra effet à sa libération, dans deux ans.