Quelle est la règlementation ?
Si le sanglier se moque de la loi et ne respecte pas toujours ce qui se dresse sur son passage, il existe à l’inverse une réglementation très stricte concernant son abattage. Pour la cinquième campagne de chasse consécutive, les dispositions
permettant l’extension maximale des possibilités de chasse du sanglier ont par exemple été reconduites dans le Var.
« Tous les moyens réglementaires ouverts dans le cadre national sont ainsi mis en oeuvre dans le département en ce qui concerne l’ouverture
de la chasse au sanglier, qui peut être pratiquée jusqu’à dix mois de l’année sur douze, dans le
respect de la réglementation », fait savoir la préfecture varoise. Aussi, les lieutenants de louveterie sont missionnés toute l’année pour répondre à des besoins ponctuels de régulation en cas de dégâts conséquents.
Organiser ses propres battues
Pour faciliter et accélérer leurs interventions, un arrêté préfectoral du 12 mai 2014 autorise les lieutenants de louveterie (et les agents de l’ONCFS) à détruire, en tout temps et en tout lieu du département, les sangliers dangereux pour les personnes et les biens. Comme le souligne par ailleurs la préfecture du Var, « les prélèvements de sangliers par la chasse restent cependant insuffisants pour atteindre l’objectif de réduction forte des populations. Ces prélèvements doivent donc être complétés par des opérations de destruction administrative. L’arrêté préfectoral du 5 avril 2016 ouvre ainsi la possibilité, pour les agriculteurs subissant des dégâts de sangliers et qui en font la demande, d’obtenir un ordre de chasse particulière leur permettant de détruire les sangliers, de jour comme de nuit. Cette mesure est ciblée sur les communes présentant les dégâts de gibier aux cultures les plus importants ».
« Tous les moyens et tous les outils »
Parce qu’ils avaient « beaucoup de mal » à s’entendre avec les chasseurs locaux, les exploitants de la région du Luc-en-Provence ont par exemple décidé de monter leur propre structure. Cela fait trois ans que l’Association de propriétaires du Centre-Var (APCV) organise ses propres battues. C’est une véritable « guerre »que se livrent les chasseurs et la trentaine de domaines qui font partie de cette association. Pour Jean-Marie Quef, le président de la structure et directeur du domaine de l’Amaurigue, « on n’arrivera jamais à clôturer 100 % des vignobles de Provence ». C’est pourquoi, « la seule solution, explique-t-il, c’est de prendre le problème en amont en accentuant la pression sur la chasse ». Ainsi, les exploitants de la région organisent eux-mêmes leurs battues, « une à deux fois par semaine, en plus des tirs de nuit. Si on veut être efficaces, insiste JeanMarie Quef, on doit utiliser tous les outils et tous les moyens qui sont à notre disposition