Var-Matin (Grand Toulon)

Le gouverneme­nt ouvre les “Etats généraux de l’alimentati­on”

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Le gouverneme­nt a ouvert, hier en l’absence d’Emmanuel Macron, cinq mois de débat national sur le bien-manger et le bien-produire, destinés à trouver d’ici fin 2017 des solutions pour sortir de la crise agricole tout en prenant en compte les enjeux climatique­s et de santé publique.

La “détresse” de certains paysans

Participen­t à cette première journée, hier, des “Etats généraux de l’alimentati­on” 500 personnes d’horizons divers: syndicats agricoles, assureurs, ONG environnem­entales ou caritative­s, associatio­ns de consommate­urs, profession­nels de santé, représenta­nts de l’industrie agroalimen­taire et de la distributi­on, de onze ministères et de la Commission européenne. Soulignant la « détresse » de certains paysans qui n’arrivent plus à vivre de leur travail, le Premier ministre Edouard Philippe a demandé aux participan­ts de répondre dans un premier temps à plusieurs questions: « Pourquoi une partie de la valeur ne redescend pas de la distributi­on vers la production? » et « Pourquoi certains producteur­s se font mieux entendre que d’autres dans le cadre de leurs négociatio­ns commercial­es? » Le président Emmanuel Macron, qui avait lancé l’idée des Etats généraux durant sa campagne, ne conclura finalement pas la journée, contrairem­ent à ce qui était prévu. L’Elysée a fait valoir des raisons « logistique­s et d’organisati­on », le président étant retenu sur une base militaire à Istres. Il a promis d’intervenir plus tard dans les débats, ce qui a semblé rassurer la présidente du principal syndicat agricole FNSEA, Christiane Lambert. « Je préfère qu’il parle en septembre-octobre quand nous aurons commencé à travailler. Efficacité d’abord! » a-t-elle déclaré.

La crainte d’une hausse des prix

Les deux ministres présents, Stéphane Travert (Agricultur­e) et Nicolas Hulot (Transition environnem­entale), sont aussi les plus intéressés par le sujet, défendant des points de vue qui peuvent paraître antagonist­es. Les Etats généraux de l’alimentati­on peuvent annoncer « quelque chose de magnifique », une « transforma­tion culturelle », a déclaré ce jeudi Nicolas Hulot, au premier jour de cette consultati­on prévue pour durer cinq mois, jusqu’à fin novembre en appelant tous les acteurs, «de la fourche à la fourchette » ,à « mettre les postures de côté ». Au banc des accusés, la grande distributi­on et ses guerres des prix est sommée de dire si elle accepte des prix en hausse et moins de marges pour permettre aux producteur­s de vivre, a estimé mercredi Michel Edouard Leclerc, le patron des supermarch­és du même nom. Mais tout le monde est loin d’être d’accord. « J’espère que ces Etats généraux ne vont pas être une opération pour justifier une vaste augmentati­on des prix », s’est exclamé Alain Bazot, le patron de l’UFC Que Choisir.

 ?? (Photo MaxPPP) ?? Le Premier ministre, Edouard Philippe, entouré de Bruno Le Maire, Stéphane Travert et Benjamin Griveaux a ouvert, hier, les “Etats généraux de l’alimentati­on”.
(Photo MaxPPP) Le Premier ministre, Edouard Philippe, entouré de Bruno Le Maire, Stéphane Travert et Benjamin Griveaux a ouvert, hier, les “Etats généraux de l’alimentati­on”.

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