Var-Matin (Grand Toulon)

«Employeurs, libérez les pompiers volontaire­s»

Jean-Luc Decitre, président de l’Union départemen­tale des sapeurs-pompiers volontaire­s du Var, pousse un coup de gueule : « À situation exceptionn­elle, mesures exceptionn­elles »

- V. G. vgeorges@nicematin.fr

Jean-Luc Decitre était en colère hier. Et ce président de l’Union départemen­tale des sapeurs pompiers du Var a voulu le faire savoir. « À situation exceptionn­elle, mesures exceptionn­elles, dit-il, énervé. Les 4 500 sapeurs-pompiers volontaire­s varois ont tous un emploi. Mais ils ne peuvent pas venir relever leurs collègues, partir au feu, aider la population, car certains employeurs privés et certaines collectivi­tés publiques ne veulent pas les lâcher. Ces volontaire­s prennent des jours de congés pour aller au feu, donc des risques. Je demande aux employeurs de faire preuve de responsabi­lité et de citoyennet­é. » Depuis lundi, les départs de feux se sont multipliés, notamment dans la journée d’hier, et les sapeurs-pompiers doivent être présents sur tous les fronts. « C’est une guérilla qu’on mène. Si on n’est pas tous ensemble pour la mener, souligne-t-il à l’attention des employeurs, elle va être plus difficile à gagner. » D’autant que la mission des sapeurs-pompiers ne se limite pas à la lutte contre les incendies. « On va au feu mais il faut que les casernes restent armées. Les chefs de centre cherchent du monde, un conducteur par exemple. On fait les fonds de tiroir. C’est dramatique ! », se désole-t-il. Presque suppliant, il s’adresse directemen­t aux principaux intéressés : «Il faut pour les deux jours qui viennent que les employeurs soient solidaires. Laissez la liberté à vos sapeurs-pompiers volontaire­s de regagner leur centre de secours. » Pour convaincre, il n’hésite pas à rappeler les sacrifices de certains. «Quelques volontaire­s ont annulé leur départ en vacances en famille pour venir aider. » Il souligne également tous les risques pris par les uns et les autres: « Ceux qui sont allés au feu se reposent 12 heures chez eux et ils retournent là où l’on a besoin d’eux, au feu ou en caserne. On a besoin de tout le monde. On en est déjà à huit blessés. En plus, les trois-quarts des volontaire­s veulent y aller et participer à ce combat. Cet engagement, c’est important. Depuis les feux de 2003, c’est la première fois qu’on est dans une situation aussi critique. » Et nous ne sommes que fin juillet…

On fait les fonds de tiroir ” On a besoin de tout le monde ”

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(Photo doc Var matin) Jean-Luc Decitre demande aux employeurs, privés et publics, de faire preuve de responsabi­lité.

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