Var-Matin (Grand Toulon)

Monaco à deux visages

Brillants en première période, éteints après la pause, les Monégasque­s n’ont pas réussi à bonifier leur but d’avance et s’inclinent, encore, face au PSG (1-2)

- A TANGER, MATHIEU FAURE

Le Maroc est un pays de football à la fois passionné et irrationne­l. En 24 heures, les places du grand stade de Tanger se sont arrachées comme jamais. C’est donc devant une enceinte à guichets fermés que l’AS Monaco a étrenné son titre de champion de France face à son dauphin et dernier vainqueur de la Coupe de France, le PSG. Une affiche somptueuse que Tanger a célébrée dans la chaleur, le bruit et la clameur. Il y avait, quelque part, l’idée que la plus belle affiche du football français est un vrai choc internatio­nal. Il suffisait de voir comment, à 18 ans, Kylian Mbappé est déjà de ceux qui remplissen­t les stades partout dans le monde puisque le nouveau numéro 10 monégasque a largement supplanté ses coéquipier­s durant l’exercice populaire de l’applaudimè­tre. Malgré l’engouement autour de la pépite monégasque, l’ASM s’est inclinée face au PSG après une première période pourtant largement maîtrisée (1-2 mais 1-0 à la pause). Il aura fallu un coupfranc – somptueux – de Daniel Alves à la 50e pour complèteme­nt couper les jambes des Champions de France. Jusqu’ici, l’escouade de Leonardo Jardim avait tout bon. En début de match, Leonardo Jardim se posait pourtant des questions, notamment sur son poste de milieu droit. Le reposition­nement de Djibril Sidibé, plus haut, était à la fois un coup tactique mais une manière de montrer à ses dirigeants qu’il y a pénurie à ce poste malgré la présence dans l’effectif de profils comme Jordi Mboula et Rony Lopes. Dommage pour le Portugais, le Français a encore fait parler sa polyvalenc­e à l’image de sa prise d’espace sur l’ouverture du score. Souvent, quand le Portugais tente des coups tactiques face au PSG, il fait mouche. C’était déjà le cas au Parc des Princes en mars 2016 (victoire 2-0) ainsi qu’au Louis-II l’an dernier (31).

Paris renverse tout en douze minutes

Pour le reste, face à un PSG absolument hors du coup physiqueme­nt, Monaco s’est appliqué et n’a jamais vraiment été mis en danger jusqu’à l’égalisatio­n de la seule recrue parisienne alignée hier soir. Pour ce faire, la recette est simple, un pressing haut d’entrée, un côté droit hyperactif, une différence de rythme flagrante, cette discipline au pressing, de la rapidité dans la projection à la récupérati­on du ballon, bref, les standards n’ont pas disparu. Le but de Sidibé est l’illustrati­on parfaite du savoir-faire monégasque et cela suffit à mettre la tête sous l’eau de Parisiens lents et dépassés. Revenus dans le match à la faveur d’un coup-franc chirurgica­l de Daniel Alves, contre le cours du jeu, les Parisiens ont ensuite maîtrisé les choses, prenant l’avantage et renversant le match en douze minutes. Car, jusqu’au bijou de Daniel Alves, on se demandait comme ces Parisiens allaient pouvoir tenir 90 minutes. Comme quoi, tout va très vite dans un match de football et l’impact psychologi­que d’un but, sur les deux équipes, est incroyable. Même si Monaco a mieux terminé la rencontre se livrant corps et âme pour égaliser, le premier trophée de la saison est parisien. Cela ne détermine, bien entendu, rien pour la suite des événements mais les Parisiens confirment que sur les matches de coupe, ils ont encore l’expérience et le vice nécessaire­s pour l’emporter. Reste maintenant aux Monégasque­s à se concentrer sur l’ouverture du championna­t, face à Toulouse vendredi. Peut-être que d’icilà, Jardim aura un milieu droit en plus. Peut-être.

 ??  ?? Mbappé n’a pas brillé face au PSG et les Monégasque­s s’inclinent -.
Mbappé n’a pas brillé face au PSG et les Monégasque­s s’inclinent -.

Newspapers in French

Newspapers from France