À Saint-Tropez, IAM ne lâche pas facilement le micro
Une ancienne forteresse : cela convenait parfaitement aux samouraïs d’IAM, habitués aux joutes depuis la fondation du groupe en 1987. Qui rappelle d’entrée qu’on n’est pas « nés sous la même
étoile ». Une citadelle assiégée d’accros aux rappeurs marseillais qui ressemblait quelques instants avant le concert plutôt à une cocotte-minute, le service-bar, déplorable, ayant oublié d’approvisionner les frigos. De Rêvolution, il n’en fut question que dans les textes, ciselés, martelés par Akhenaton et Shurik’n, bien secondés sur le frontline par Kephren et Saïd. Derrière eux, les DJ Kheops et Imhotep sonnent la charge musicale, massive : «Y a plus dur comme cadre de concert, c’est magnifique, il n’y a pas de raison que l’on ne passe pas un bon moment, à bouger, à danser ». Pas de tour de chauffe. Sans répit. Enchaînés, les titres Chez le mac, La Saga, L’Empire du côté obscur, Petit Frère claquent. Une anthologie de l’album L’École du micro d’argent, entrecoupée de clins d’oeil aux autres tubes de l’équipe comme Bad boy de Marseille.
Face à eux, dans le coup dès l’intro, plus d’un millier de fans montrent aux rappeurs qu’ils ont du répondant. Une atmosphère qui a visiblement surpris -- « Changez rien ! les visages, les sourires, c’est ce qu’on veut » – et séduit les membres qui, en échange, ont redoublé d’ardeur. Résultat: une session rap survitaminée. IAM s’amuse et esquisse quelques pas de danse sur le mia. En apothéose, le titrefleuve Demain, c’est loin s’étire sous les coups de boutoir de Shurik’n, en verve. Vendredi soir, c’est sûr, on était né sous une bonne étoile.