Le pape de la pizza toulonnaise s’en est allé
Carmelo Manta, le plus Sicilien des Toulonnais, est décédé lundi, à l’âge de 96 ans. « Le parrain », comme il se faisait appeler, a quitté les siens au petit matin, aux côtés de sa fidèle épouse, Antonina. Ancien combattant, arrivé en France en 1954, Carmelo Manta a ouvert une première pizzeria à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, avant d’investir à Toulon et d’y implanter la première pizzeria de la ville, rue de Pomet. Le succès est alors tel que le Sicilien accueille les plus grands noms des années 1960 : Dalida, Bourvil, De Funès ou encore Sacha Distel. Il ouvre alors un deuxième établissement avenue Colbert, puis d’autres suivent, et il devient l’emblème de toute la communauté italienne qui a élu domicile en bord de rade.
Au service des autres
Progressivement, Carmelo Manta laisse ses deux filles et ses trois fils gérer les affaires pour se consacrer à son poste d’agent consulaire. Ce qui l’amène à rencontrer la plupart des immigrés italiens du Var et contribue à sa réputation d’homme au service des autres. Il arrivait d’ailleurs à ce pieux catholique d’offrir, le dimanche, les pizzas aux plus pauvres du coin. Cette action, comme beaucoup d’autres, lui vaudra d’être décoré par Hubert Falco de la médaille de la Ville. La guerre, qui l’a beaucoup marqué, le pousse aussi à devenir président des anciens combattants italiens du Var et à orchestrer une commémoration annuelle au cimetière de Saint-Mandrier. Ces dernières années, sa descendance avait pris le relais. Var-matin adresse à son épouse, ses cinq enfants et sa grande famille, ses plus sincères condoléances.