Var-Matin (Grand Toulon)

George Benson: «Quand on perd l’envie, tout devient misérable»

- FRANCK LECLERC

Si sa carrière ne tenait qu’à un titre, ce serait Give me the night, depuis 1980 dans nos têtes. Mais George Benson, du haut de ses dix Grammy Awards, en a signé beaucoup d’autres qu’il joue avec autant de plaisir. Il l’a démontré samedi soir, au Sporting MonteCarlo.

Combien de fois avez-vous joué sur la Côte ? Entre Juan-les-Pins et Monaco, une préférence ? Aucune chance que je m’en souvienne ! En tout cas très souvent, depuis bien longtemps. Et je n’ai pas de préférence. Club, théâtre, concert en plein air, peu importe le lieu, c’est une question d’ambiance. Il m’est arrivé de me produire devant   personnes comme devant les cinquante invités d’une soirée privée – il y a des gens qui ne comptent vraiment pas leur argent. Quelles que soient les conditions, je commence par « respirer » le public. Je regarde comment les gens sont habillés, je ressens l’énergie, l’envie de partager. Au moment de commencer, je sais quoi jouer.

Les gens attendent les tubes ? Bien sûr. C’est pour ça que je suis là et c’est pour ça qu’ils se sont déplacés. De loin, pour certains. Quand je joue à Los Angeles, il y a dans la salle des Français, des Anglais, des Australien­s, des Néozélanda­is. Je prends ça très au sérieux ! Pas question que quelqu’un puisse me dire à la fin qu’il n’a pas entendu la chanson pour laquelle il était venu.

Sans lassitude? Jamais. Mais jamais ! J’ai eu des amis qui ne voulaient plus entendre parler de leurs anciens titres et qui avaient décidé de ne plus chanter telle chanson en concert. Eh bien, leur carrière a failli se terminer dans des discothèqu­es. Je leur disais : vas-y, joue-la, mec ! Et ils s’y sont remis. Faire plaisir aux gens qui viennent nous voir dans une belle salle comme ici, il y a des moments plus difficiles dans la vie, voyez-vous…

Fier d’avoir un tel répertoire ? Ce qui me donne du bonheur, c’est d’avoir toujours la même envie. Quand on la perd, on fait de l’argent, oui, mais on se lasse, comme on vient de le dire. Et tout ce que l’on vit devient misérable. Heureuseme­nt pour moi, The masquerade, Nothing’s gonna change my love for you, In your eyes ou Lady love me sont de bons titres que j’aime toujours autant jouer. Comme si c’était la première fois. Vous avez travaillé avec Michael Jackson, Al Jarreau, Miles Davis. Qui vous manque le plus ? Tous me manquent. D’abord parce qu’ils étaient mes amis, mais aussi parce qu’ils ont tous apporté quelque chose de différent et d’unique. Uniques, nous le sommes tous. Mais leur contributi­on, pour laquelle ils se sont fait connaître dans le monde entier, a dépassé le champ de la musique.

J’ai appris à aller de l’avant. En restant cohérent.

 ?? (Photo F.L.) ?? Un tube planétaire, Give me the night, qui a fait se lever le public du Sporting, samedi soir à Monaco.
(Photo F.L.) Un tube planétaire, Give me the night, qui a fait se lever le public du Sporting, samedi soir à Monaco.

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