Var-Matin (Grand Toulon)

Château de la Napoule : l’amour éternel des amants fantômes

- LUCAS SCALTRITTI

Il était une fois, un couple inséparabl­e. Mary et Henry Clews, anciens résidents du château de la Napoule. Ils n’ont pas souhaité que la mort les sépare, alors ils ont édifié, en 1933, une tour destinée à recevoir leurs tombeaux. Tous les deux y reposent toujours, face à face, dans une crypte au sous-sol. Et au dernier étage de l’édifice, une pièce secrète est destinée à accueillir leurs âmes. « Tous les cent ans nous nous parlerons à travers le silence de la tombe», écrit Mary Clews dans ses mémoires. L’épouse d’Henry rajoute que son mari lui demandera si elle est là, ce à quoi elle répondra : « Je suis là, Henry, tout près de toi ». Et cette scène prendra place au sommet de la tour de la Mancha, située à l’extrême ouest du château datant du XIVe siècle, situé en bord de mer. Mais cette pièce est innaccessi­ble. Pas de porte, pas d’escaliers, pas de fenêtre. Seulement deux meurtrière­s pour laisser passer un peu d’air et de lumière. Personne ne sait ce que l’on peut trouver au dernier étage. Le secret instauré par le couple Clews a été entièremen­t respecté. La crypte souterrain­e, quant à elle, est libre d’accès. Dans la chambre mortuaire, les deux tombeaux – dessinés par Henry Clews – sont chacun logés dans une alcôve. Leur forme est largement inspirée des sarcophage­s médiévaux. Les caveaux sont entrouvert­s. C’est grâce à cet espace que les âmes pourront monter, afin de se retrouver au dernier étage de la tour de la Mancha. Et dans ses mémoires, Mary Clews estimait que seuls les « clapotis des vagues de la Méditerran­ée bleue » pouvaient troubler la quiétude de ce lieu. Celle qui est née Elsie Whelen était loin de se douter que sa propriété deviendrai­t, peu après son décès, un haut lieu du tourisme azuréen.

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