Au nom de la mer
Julien Prudencio fait partie de ces sportifs addicts des sports extrêmes. À la recherche continuellement de fortes poussées d’adrénaline. Après avoir passé son adolescence à jongler entre le skateboard, le surf et le wakeboard, le jeune homme de 19 ans a trouvé la discipline parfaite pour lui, alliant ces trois sports : le wakesurf. Le but du jeu est simple à comprendre: un surfeur glisse sur la vague produite par un bateau sans être attaché à ce dernier (sauf pour le départ). « On a une vague parfaite, on surfe le temps qu’on veut, on fait des figures et les sensations sont géniales », sourit l’intéressé. Début juillet au Grau-du-Roi (Camargue), celui qui habite à SaintRaphaël devenait champion du monde de wakesurf 2 017, catégorie amateur, lors du Festival International des Sports Extrêmes (FISE). « Dans ma catégorie, on était une trentaine. J’ai réussi à faire toutes les figures que je parvenais à effectuer pendant mes entraînements. En quarts de finale, j’étais classé 3e. En finale, on était huit, j’ai fait un run dont j’étais très content mais je ne savais pas si cela allait suffire pour remporter le championnat. Et j’étais très fier quand on m’a annoncé la bonne nouvelle » raconte-t-il. On peut le comprendre. Une énorme prouesse, tout juste un an après avoir découvert la discipline. « J’effectuais un stage l’été dernier pour être moniteur de wakeboard à Mandelieu Fun Spot. Dans cette base nautique, j’ai donc découvert le wakesurf auprès de Maximilian Kawlath. Il m’a pris sous son aile, j’ai commencé à progresser et je me suis inscrit aux compétitions», se souvient Julien. De la détermination, il en fallait pour partir tous les matins, à la fraîche, vers 5 heures afin de disposer de bonnes conditions. Maintenant, le wakesurf est omniprésent dans la vie de Julien, qui s’entraîne 4 à 5 matins par semaine, en parallèle de ses activités de moniteur de wakeboard et de vendeur dans un surf shop à Fréjus. Un emploi du temps plus que chargé pour un garçon tout juste adulte.
Cet été, il n’y aura clairement pas de place pour les vacances ,explique-t-il sans aucune once d’amertume.
si le Raphaëlois est autant hyperactif, c’est qu’il a une idée derrière la tête. Julien est effectivement porteur d’un projet qui en dit long sur son ambition : « Mon objectif est d’avoir mon propre bateau qui peut
Très fier d’avoir gagné les championnats du monde ”
faire une vague de wakesurf, pour être professeur de wakesurf le matin, et l’après-midi proposer de la bouée tractée.» Le champion du monde se donne jusqu’à l’été prochain pour monter son projet. « À Saint-Raphaël, il n’y a pas d’école de wakeboard, ski nautique et wakesurf. Il y a une base nautique mais qui fait que de la bouée tractée, et mon objectif est de proposer aux centres aérés et aux écoles d’apprendre à pratiquer ces différentes disciplines », observe celui qui a donc l’intention de rester dans le Var, sur sa terre. « Je suis né ici. Il n’y a pas beaucoup de jeunes, on se connaît tous. J’ai envie de créer ce projet dans cette région où il y a ma famille, mes amis. Je pourrais avoir déjà une clientèle », développe-t-il. Julien reste un compétiteur et son activité lui permettrait de progresser également plus rapidement : « Si j’ai mon propre bateau, je pourrais m’entraîner encore plus et ça me coûterait moins cher ». D’ici à la naissance de son projet, Julien a de grosses échéances sportives, avec de nouveaux championnats du monde. « Il y a plusieurs séries pour les championnats du monde dans toute l’Europe et on cumule des points. J’ai remporté celle au Grau-du-Roi et j’en ai une nouvelle en Suisse, en septembre », se projette le jeune champion. Si Julien a assez de points, il se rendra aux États-Unis en novembre prochain pour l’étape finale. De quoi le motiver pour dépasser ses limites, même s’il connaît déjà la recette du succès…
Mon objectif est d’avoir mon propre bateau pour être professeur de wakesurf ”