Var-Matin (Grand Toulon)

Alagna, ses plus beaux duos sur France 3

Le célèbre ténor revient sur ses moments de partage avec des artistes lyriques ou de variété

- PROPOS RECUEILLIS PAR ISABELLE MERMIN

Roberto Alagna a triomphé dans « Turandot » à Londres et le 16 juillet dans Carmen, à l’Opéra Bastille (à voir sur Culturebox). Le ténor passionné commente ses plus beaux duos de la scène lyrique et de la variété dans un florilège très réussi, sur France 3.

Qui a sélectionn­é vos plus beaux duos ?

C’est France Télévision­s. Je les remercie pour ce nouveau show. J’ai pu commenter ces duos qui sont autant de rencontres, d’amitiés avec quelque chose d’amoureux dans l’échange. Je pense au duo sur Libertà, titre écrit par mon frère David, avec ma femme Aleksandra Kurzak [soprano polonaise, ndlr], à ceux avec la mezzosopra­no Béatrice UriaMonzon, que je connais bien, et celui, magnifique et improvisé, avec Anggun

(Historia de un amor). Je l’ai rejointe en ambulance pour aller plus vite, au sortir d’un récital avec le pianiste LangLang ! Les duos qui vous touchent…

Ceux avec Frédéric François et Salvatore Adamo, nés en Sicile, comme moi, ou celui avec Paul Anka, le créateur du mythique My Way. Jane Birkin s’excusait de sa petite voix, mais je laisse toujours le choix de la chanson et de la tonalité, pour être au service. Avec Patrick Bruel, le duo est sympathiqu­e, même s’il se trompe dans le rythme et les paroles !

Vous semblez très proche d’Aznavour…

On a été voisins. On a fait des croisières en Jamaïque, au Mexique. La veuve de Chostakovi­tch avait proposé à Aznavour d’écrire des paroles sur La Valse. J’ai alors créé la chanson La

Valse de l’espérance .Au cabaret, j’ai chanté une opérette de Jack Ledru, qui s’occupait aussi des Éditions Aznavour. Le classique, c’est ma famille, on est un peu des mutants, différents. On sait nos doutes, nos difficulté­s. Les amitiés dans le milieu de la variété sont davantage empreintes de normalité.

La récente mise en scène de

Carmen par Calixto Bieito a fait couler beaucoup d’encre…

C’est la plus moderne avec ce taureau Osborne, la plus proche de la nouvelle de Mérimée et de l’Espagne avec les rituels de toreros, la sexualité, la bestialité, l’amour. Carmen n’est pas libre mais exploitée. On voit une réalité plus crue, dont je revendique ma part comme producteur. J’égorge Carmen, car c’est un geste de toréador, violent mais beau comme une danse enveloppan­te.

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Roberto Alagna : « Le classique, c’est ma famille, on est un peu des mutants, différents. On sait nos doutes, nos difficulté­s ».

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