Lidon sur le toit du monde
Soirée explosive. Soirée à émotions aussi avec la victoire (trop) express de Tony, le succès encourageant de Kalashnikoff, un Susperregui royal et un Lidon flamboyant. En garde...
Une fois de plus. La cinquième pour être exact. La Citadelle de Saint-Tropez a mérité son titre de capitale mondiale du « pieds poings » tant, dans une salle à ciel ouvert, quelque 1 700 personnes ont passé une soirée de folie. Le combat dit vedette, entre l’enfant du pays, Greg Tony, et le colossal Bob Sapp, n’a pas rempli toutes ses promesses puisque ne durant qu’à peine deux minutes. Juste le temps qu’il a fallu au boxeur de Draguignan pour foudroyer l’ancien footballeur américain et refermer à jamais le grand livre de sa carrière devant un public aussi surpris que déçu.
Au sommet de son art
Fort heureusement, il vibra magnifiquement. Notamment lors du championnat du monde des moins de 75 kg entre le tenant, le tricolore Yohan Lidon, et l’Allemand Florian Kroger. Déterminé, un soupçon tendu, celui que l’on surnomme « le bûcheron» ne laissa pas le loisir à son challenger de se mettre en jambes. Pire. Il mitrailla sa cuisse gauche de low kicks précis et puissants. Contraint de reculer, Kroger se contenta de délivrer des directs. Dans la deuxième reprise, le scénario ne varia pas. Au point que le challenger dut se résoudre à poser un genou à terre l’espace de huit secondes. Le temps de se reprendre et de tenter le tout pour le tout dans le round suivant. Dur au mal, plus mobile, il moucha Yohan à deux reprises en lui décochant de superbes axe kicks au visage. Appliqué et concentré, le champion freina alors les ardeurs de son adversaire d’une superbe gauche. Ce dernier, émoussé, la cuisse gonflée et meurtrie, céda dans l’avant-dernière reprise à la réception d’un high kick pleine tête. Il chuta lourdement au centre du ring pour plus que le compte. À 34 ans, Yohan démontre qu’il n’a rien perdu ni de son coup d’oeil, ni de sa frappe. « Merci à vous public! Je vois que je me bonifie et si les organisateurs le veulent, je reviendrai l’an prochain! »
Bob Sam impressionne
En lever de rideau, dans l’unique affrontement de muay thaï, l’Ougandais Ssemata s’imposa aux points et de façon convaincante face au Russe Kuravskoi, dépassé techniquement. Ce qui ne fut pas le cas de son compatriote Mikhail Chalykh, qui signe un 19e succès en 21 combats. De fort belle manière et aux dépens d’un Filip Verlinden longtemps considéré comme un des meilleurs de sa catégorie des moins de 96 kg. En revanche, le Français Stéphane Susperregui confirme bien son statut de champion international en dominant copieusement, à l’exception de la 3e reprise, Danyo Ilunga. Mobile, précis notamment en anglaise, le Basque ne laissa pas le moindre répit à son rival. En l’emportant largement, il prend sa revanche. En effet, en mars 2013 dans le cadre du Glory de Londres, Ilunga lui avait infligé un K-O (2e reprise). Enfin, Mallaury Kalashnikoff a été à la hauteur (lire ci-contre) et le solide Daniel Sam (34 ans, 1,97 m et 126 kg), récent vainqueur d’un certain Quarteron, disposa de la tête et des poings de l’immense Slovaque Tomas Mozny (2,02 m), son cadet de neuf ans, qui fut compté dans le deuxième round sur un coup au foie. Nuages de fumée, musique tonitruante, un ring noir de monde, des organisateurs souriants, Olivier Muller et Vincent Pelat, un Greg Tony ivre de bonheur, la Fight Night a refermé ses poings. Vivement la Fight numéro six!