Deux ans de prison pour le mari violent
Un Toulonnais de 27 ans a violenté, à deux reprises, sa compagne en la frappant notamment avec un baton. Ce récidiviste a été condamné à deux ans de prison et a été écroué
Il a tenté l’inimaginable devant un tribunal correctionnel. Le mari violent, déjà condamné pour avoir frappé sa compagne au niveau du ventre alors qu’elle était enceinte, a voulu se faire passer pour la victime de l’affaire qui l’a conduit à être jugé dans le cadre d’une comparution immédiate. Lui n’a pas un seul jour d’incapacité temporaire de travail (ITT). La victime, elle, a bénéficié de six jours à la suite des blessures infligées entre le 5 et le 6 août à Toulon. « Un jour ou l’autre, vous allez la tuer ! », l’interpelle un assesseur du tribunal au cours de l’audience. À la barre, le trentenaire est dans un autre monde… « Elle m’agresse. Elle me parle mal. Elle me provoque », continue-t-il devant des magistrats interloqués par un tel déni.
« Vous êtes rentré ivre à heures du matin »
« Arrêtez ! Vous êtes rentré au domicile à 3 heures, totalement ivre. Madame dormait. Vous l’avez réveillée en l’insultant et vous lui avez donné des coups de pied. Elle est tombée du lit. Ensuite, elle est parvenue à contacter les pompiers qui l’ont transportée à l’hôpital », lui remémore M. Fiorito. Au petit matin, lorsque la concubine rejoint le domicile conjugal, son compagnon est là. Un balai en main en guise d’accueil. « J’ai pris le bâton pour me défendre ! », clame-t-il. -« Bien sûr. Évidemment. C’est de la légitime défense face à une femme blessée qui sort de l’hôpital ! Une femme que vous allez à nouveau frapper avec ce bâton en bois », commente le président, irrité par le comportement du mis en cause.
Trois enfants présents au domicile
Et le président Fiorito de poursuivre : « Mais qui est le violent finalement ? - C’est moi, mais elle… - Vous rentrez saoul. Vous faites subir des violences à la mère de vos trois enfants. Ils ont 3, 5 et 7 ans. Mais quelle vie vous leur offrez ? Vous êtes un père indigne. Entre l’alcool, la violence et les conditions d’éducation, j’espère qu’ils s’en sortiront dans la vie. Et d’ailleurs que faites-vous dans la vie ? - J’étais chauffeur de bus. - Euh, inutile de dire qu’il ne faut plus conduire. Ne prenez plus un volant surtout ! » Lors de ses réquisitions, M. Bleriot a indiqué au mis en cause que sa compagne « n’était pas sa chose ».
mois ferme requis
Face à un tyran domestique agissant en état de récidive – il a déjà été condamné pour des violences conjugales, en 2012, à 5 mois de prison avec deux ans de sursis avec mise à l’épreuve – , le représentant du parquet de Toulon à requis 18 mois de prison avec mandat de dépôt. Il a précisé que six mains courantes avaient été déposées, ces derniers mois, par la victime. En défense, Me Lisa Archippe a plaidé pour une peine moindre, évoquant un couple où règne un climat de violences réciproques. Le tribunal a prononcé une peine de 2 ans d’emprisonnement (dont un an ferme), avec maintien en détention.