Var-Matin (Grand Toulon)

Des fromages de chèvre  % locaux à Tourris

Raymond et Evelyne Alcaïdé ont ouvert La Ferme Capri Corne, en 2014. Depuis trois ans, ils y confection­nent leurs fromages de chèvre et y cultivent leurs légumes en totale autonomie

- CLARISSE MATTA

Tourris, mercredi 2 août, 7 h 30. Comme tous les matins, malgré la chaleur déjà écrasante, Raymond Alcaïdé sort ses chèvres pour une balade à travers les collines. Muni de son bâton et accompagné de son chien Patou et son ânesse Nénette, il parcourt les chemins de Tourris, La Ripelle et du Coudon. Cet ancien artisan menuisier s’est lancé en 2014, avec sa femme Évelyne, dans la conception de fromages de chèvre. « En tant qu’artisan, j’avais du travail, mais avec les charges sociales, c’était compliqué financière­ment. J’ai eu envie de changer », explique-t-il. Une fois par jour en été et jusqu’à deux fois en hiver, Raymond sort son troupeau d’une quarantain­e de chèvres. Une tâche physique, mais à laquelle il tient : « Quand j’ai commencé, d’autres fermiers m’ont conseillé d’élargir mon enclos et de les y laisser. “Enfermées”, les chèvres produisent plus. Mais moi, j’ai voulu un troupeau pour le sortir et je veux que mes chèvres soient heureuses. Si l’on fait ce choix, c’est un travail quotidien. »

Un rêve d’enfant

Pas de week-ends, pas de vacances depuis trois ans. Évelyne et Raymond vivent au rythme de leur exploitati­on, dans laquelle ils produisent également des légumes. Un choix de vie pas si étonnant pour Raymond : « J’ai toujours vécu à Tourris et quand j’étais enfant, mon père avait des chèvres. Je l’aidais et ça me plaisait. Au fond, je crois que j’ai toujours eu cette idée dans un coin de ma tête », raconte-t-il. Pour débuter, Evelyne et Raymond ont acheté trois chevrettes et un bouc, qu’ils ont élevé eux-mêmes au biberon. Connaisseu­rs, mais pas experts, ils ont appris de leurs erreurs : « Il ne faut jamais élever un bouc de cette façon. Adulte, il est devenu très agressif. Il m’a chargé une ou deux fois dans la colline. C’est l’une des seules fois où j’ai eu vraiment peur. Nous avons dû le vendre, c’était une déception », explique Raymond. Dans son atelier, étape par étape, il confection­ne entièremen­t ses fromages. Petits, gros, aromatisés... il y en a pour tous les goûts.

Une clientèle d’habitués

Aujourd’hui, le couple vit de ses recettes et Raymond raconte leurs premières ventes d’un air amusé : « Nous venions à peine de commencer et je sortais le troupeau dans la colline, quand j’ai croisé un groupe d’une trentaine de randonneur­s. Je leur ai indiqué la ferme et ils sont tous venus. On s’est fait dévaliser. » Aujourd’hui, leur clientèle est essentiell­ement composée d’habitués, comme l’indique Évelyne. « Cela fonctionne beaucoup par le bouche à oreille. Nous avons une clientèle de gens qui aiment la nature et qui apprécient de consommer de bons produits locaux. » Pour le moment, Évelyne et Raymond assurent la totalité du travail tous les deux. Une situation qui ne peut pas être éternelle : « Je n’ai pas vocation à m’agrandir et, pour l’instant, je peux m’occuper de tout moi-même, sans déléguer, estime Raymond. Mais nous n’avons plus vingt ans et, un jour, ce sera sûrement nécessaire. » La ferme est ouverte au public tous les jours, sauf le dimanche de 16 h à 19 h, au 1977, route de Tourris. Pour les fromages, comptez de 1 euro à 7,50 euros. Facebook : Ferme Capri Corne. Tél. 06.66.94.03.47.

 ?? (Photos Alexandra Boquet) ?? Raymond sort ses chèvres dans la colline tous les matins, dès  h . Avec sa femme Evelyne, il tient un stand tous les lundis matins au marché de La Valette et tous les vendredis matins, place Massé, à Toulon.
(Photos Alexandra Boquet) Raymond sort ses chèvres dans la colline tous les matins, dès  h . Avec sa femme Evelyne, il tient un stand tous les lundis matins au marché de La Valette et tous les vendredis matins, place Massé, à Toulon.
 ??  ?? Raymond et Evelyne possèdent une quarantain­e de chèvres, un troupeau suffisant pour leur exploitati­on.
Raymond et Evelyne possèdent une quarantain­e de chèvres, un troupeau suffisant pour leur exploitati­on.
 ??  ?? L’après-midi, Raymond confection­ne les fromages dans son atelier.
L’après-midi, Raymond confection­ne les fromages dans son atelier.
 ??  ?? Raymond est accompagné de son chien Patou.
Raymond est accompagné de son chien Patou.

Newspapers in French

Newspapers from France