Var-Matin (Grand Toulon)

Michel Mercier renonce au Conseil constituti­onnel

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Rattrapé par la polémique sur l’emploi de ses filles comme assistante­s parlementa­ires au Sénat, Michel Mercier a renoncé hier à siéger au Conseil constituti­onnel, dans un nouvel épisode du feuilleton sur les emplois familiaux des élus. Proposé fin juillet pour intégrer le Conseil par le président du Sénat, l’ancien garde des Sceaux fait l’objet d’une enquête préliminai­re ouverte le 2 août par le Parquet national financier (PNF) après des révélation­s du Canard enchaîné sur les conditions d’emploi de

ses filles. «Alors que ma nomination n’est pas définitive, et dans les conditions créées par l’ouverture de cette enquête, je considère aujourd’hui que je ne pourrai pas siéger avec la sérénité nécessaire au Conseil constituti­onnel », affirme le sénateur MoDem du Rhône dans un communiqué. «J’ai donc choisi de renoncer à cette nomination et de conserver mes mandats électifs. » La nomination de ce proche de François Bayrou, choisi par Gérard Larcher en remplaceme­nt de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, avait été publiée jeudi dernier au Journal officiel ,au lendemain de sa validation par la commission des lois du Sénat.

Soupçons d’emploi fictif

L’enquête préliminai­re du PNF vise un éventuel « détourneme­nt de fonds publics ». Elle porte « sur le contrat de travail de l’une de mes filles, assistante auprès de moi à mi-temps d’août 2012 à avril 2014». Selon Le Canard enchaîné, Delphine Mercier habitait alors Londres, alors que son lieu de travail était Paris. Michel Mercier avait dans un premier temps multiplié les justificat­ions, rejetant toute «intention frauduleus­e », et annoncé qu’il remettrait les travaux réalisés par sa fille au Sénat « afin de démontrer l’effectivit­é de l’emploi ». Dans une mise au point, le Conseil constituti­onnel avait rappelé vendredi dernier qu’il appartenai­t à l’institutio­n «d’apprécier si l’un de ses membres a manqué à ses obligation­s ». « Sans préjuger des résultats de l’enquête », le Conseil soulignait qu’il pouvait «le cas échéant», « constater la démission d’office de l’un de ses membres ». Selon Le Canard enchaîné d’aujourd’hui, l’Élysée avait en outre décidé « de retarder la prestation de serment » du sénateur du Rhône devant le chef de l’État, renvoyant « à la rentrée » cette formalité obligatoir­e pour devenir membre à part entière du Conseil constituti­onnel. Hier, l’Élysée n’a pas souhaité faire de commentair­e sur ce point.

 ?? (Photo AFP) ?? Sous pression des Sages mais aussi de l’Élysée, l’ancien garde des Sceaux a jeté l’éponge hier.
(Photo AFP) Sous pression des Sages mais aussi de l’Élysée, l’ancien garde des Sceaux a jeté l’éponge hier.

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