Var-Matin (Grand Toulon)

L’estuaire du Var, espace protégé où la faune règne avec difficulté

- MAXIME ROVELLO

Entre l’aéroport de Nice et les plages de Saint-Laurent, le fleuve Var s’étend pour venir embrasser la mer Méditerran­ée. Un espace de plusieurs centaines de mètres, entre verdure et galets, où le balai incessant des avions donne des envies d’aventures. L’embouchure du Var représente la plus grande zone humide du départemen­t des Alpes-Maritimes. Si, à première vue, l’idée de poser sa serviette pour piquer une tête avec les cygnes est tentante, l’accès à ce bout de plage est formelleme­nt interdit. La zone est classée « Natura 2 000 ». Il s’agit d’un réseau européen qui regroupe des sites reconnus pour la faune et la flore qu’ils contiennen­t.

Un espace menacé par l’Homme

Plus de 220 espèces d’oiseaux y ont été observées, dont 42 à forte valeur patrimonia­le. Même si, aujourd’hui, ce chiffre a radicaleme­nt baissé. Daniel Narcy, le porte-parole de l’associatio­n Green de Saint-Laurent-du-Var, l’avoue sans détour : «La main de l’Homme a fait beaucoup de mal à cet endroit. Les intrusions humaines sont constantes. » « Ils viennent pour faire des barbecues, planter une tente ou braconner, reprend-il. Aujourd’hui, il ne reste que des mouettes et des sternes. Même les cygnes ne viennent plus nicher ici. » Heureuseme­nt, les anatidés ne sont pas partis bien loin. Chaque matin, ils viennent, avec mouettes et poissons, à l’aquarium des Flots Bleus de Saint-Laurent, à quelques kilomètres de là, pour un nourrissag­e en public. Un arrêté préfectora­l de protection de biotope devrait être mis en place pour la fin de l’année dans l’estuaire du Var. Le dernier espoir pour que la faune soit de nouveau protégée de toute atteinte dans ce lieu interdit.

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