Ibère bien!
QUE DIOS NOS PERDONE DeRodrig oS oro go yen( Espagne) Avec Antonio de la Torre, Roberto Álamo, Javier Pereira. Durée : 2 h 06 Genre : Policier Notre avis : ★★★★
L’histoire
Madrid, été 2011. La ville, plongée en pleine crise économique, est confrontée à l’émergence du mouvement des « indignés » et à la visite imminente du Pape Benoît XVI. C’est dans ce contexte hypertendu que l’improbable binôme que forment Alfaro (Roberto Alamo) et Velarde (Antonio de la Torre) se retrouve en charge de l’enquête sur un serial-killer d’un genre bien particulier. Les deux inspecteurs, sous pression, sont de surcroît contraints d’agir dans la plus grande discrétion… Une course contre la montre s’engage alors, qui progressivement les révèle à eux-mêmes ; sont-ils si différents du criminel qu’ils poursuivent ?
Notre avis
Après La Isla Minima et La Colère d’un homme patient, ce troisième polar ibérique confirme la bonne tenue du cinéma espagnol et révèle un nouveau jeune réalisateur à suivre : Rodrigo Sorogoyen. Plus que l’intrigue de thriller classique à la Zodiack/Se7en, ce sont les personnages, le contexte et la localisation qui retiennent l’attention. Le duo formé par Roberto Alamo (une révélation !), dans le rôle du flic alcoolique et violent, et Antonio de la Torre (l’homme patient du film de Raul Arévalo) dans celui de l’enquêteur complexé et introverti, fonctionne à merveille. La visite du pape à Madrid, évoquée par le biais des flashs d’information télévisée, permet de souligner le poids de la religion dans la société espagnole. Et la capitale ibère, filmée au naturel dans ses quartiers les moins touristiques, fournit un cadre idéal à l’intrigue. L’identification surprise du coupable, après une longue enquête infructueuse, peut sembler une facilité scénaristique. Mais Sorogoyen a beau jeu de montrer que le hasard est souvent le meilleur allié des flics. Et cela lui permet de développer une postface qui met à mal les certitudes du spectateur et le confronte à ses propres valeurs. Une réussite.