« L’État ne jouera pas avec la vie des Français »
En quoi le littoral varois est-il concerné par le plan climat, présenté par Nicolas Hulot le juillet ? Brune Poirson : «Ce plan climat est très ambitieux et vise à mettre en oeuvre la COP et l’accord de Paris en le rendant irréversible sur l’ensemble du territoire français. »
Sébastien Lecornu : « Quand les Varois se posent des questions sur l’érosion et le recul du trait de côte, il est évident que c’est une conséquence des gaz à effet de serre. Alors, il y a les réponses de court de terme comme le travail de ce matin avec des élus engagés, des fonctionnaires de l’État, pour des réponses pratiques et opérationnelles. Mais il y a aussi les réponses de long terme. Nous venons dire qu’il y a urgence pour la planète et les réponses doivent être très locales, mais aussi internationales. Le plan climat est l’addition des deux. »
L’élévation du niveau de la mer imposera-t-elle des déplacements de populations et d’activités ? L’État prépare-t-il déjà cela ? Brune Poirson : « L’adaptation au changement climatique n’a pas encore de conséquences aussi dramatiques. Mais c’est pour cela qu’on doit travailler dès maintenant pour éviter des situations dans lesquelles on n’a pas le choix, où l’on subit le changement. C’est toute l’action que nous mettons en oeuvre. Anticiper ces changements, cela suppose des modifications de fond, dans la façon de repenser la concertation et de réfléchir aux financements, comment on « verdit » la finance pour trouver des solutions qui bénéficient à tous.»
Sébastien Lecornu : « J’étais la semaine dernière en Charente-Maritime où la tempête Xynthia a frappé en faisant des morts. Les plans de prévention de risques littoraux doivent se bâtir avec l’ensemble des acteurs. Si nous sommes le ministère qui porte le plan climat, nous sommes aussi celui qui veille aux risques, technologiques et naturels. Le gouvernement et l’État ne joueront pas avec la vie des Français. Il faudra prendre des décisions que je ne connais pas encore. Ce sera beaucoup au cas par cas et les scientifiques auront une place importante dans cette réflexion. »