Benjamin Biolay : « Avec Nouvelle Star on perd vite le sens commun »
Touche-t-on au vrai Biolay à Saint-Tropez ? Plutôt que le dandy romantique, Pygmalion médiatique, voire parfois plus, de femmes en « A » – Vanessa, Carla, Chiara... –, s’attable face à nous le fan de NBA. Tee-shirt noir Michael Jordan, manches retroussées au-dessus d’épaules tatouées «Anna» ( prénom de sa fille) et figure totémique du Che, cigarette roulée pour dentition cramée..., le chanteur qui sortait Volver en mai dernier déroule un discours cordial. Plus tard, il déboulera du haut de son presque mètre quatre-vingtdix sur la scène de la Citadelle de Saint-Tropez, enchaînée le lendemain avec celle du Mas des Escaravatiers, avant des vacances qui passeront par l’Argentine, NewYork ou sa « petite maison » à Sète...
Les paparazzis ont-ils arrêté de vous filer le train ? Ils surveillent toujours un peu... L’autre fois ils étaient en bas de chez moi. Je leur ai dit allez-y si vous voulez me photographier en train de promener mon chien ! (rire) Au bout de trois jours ils ont compris qu’il n’y avait rien...
Comment encaissez-vous les caricatures de Luz ? Sur moi je m’en branle. Au début j’avais envie de lui mettre une baffe et puis après ça m’a fait marrer. Mais il a déjà fait de la peine à des ami(e)s et là, on a envie de lui faire la leçon. La Une de Charlie-Hebdo en mai avec Catherine Deneuve (son ex-belle mère, présente sur son dernier album, ndlr) était vraiment dégueulasse... En même temps, c’est un mec emblématique d’un drame épouvantable et de la liberté d’expression...
Juliette Gréco vous a-t-elle glissé un petit mot pour votre reprise d’Avec le Temps ? Elle m’a fait dire que la chanson était un mensonge et que j’avais compris ça. Ferré ne pensait pas un mot de ce qu’il disait ! Lorsqu’il termine par « Avec le temps on n’aime plus », c’est faux ! Juliette a une tout autre façon de la chanter (il l’imite). On dirait un ordre. J’adore ses points de vue sur les chansons !
Quelles places occupent vos deux prochains rôles au cinéma ? Deux rôles très différents mais de belles aventures. Le film La Douleur (sortie le janvier ) a pris plus de place dans la vie et le coeur. Un de mes plus beaux souvenirs de cinéma. Ne serait-ce que par le récit... L’arrestation et la déportation de l’écrivain Robert Antelme, figure de la Résistance et époux de Marguerite Duras. J’interprète l’essayiste Dionys Mascolo, ami d’Antelme et amant de Duras, jouée par Mélanie Thierry. J’ai aussi adoré faire Numéro Une (octobre ) de Tonie Marshall qui traite de la place des femmes dans les hautes sphères. Je reste avant tout musicien même si j’aimerais me réserver un an pour réaliser une comédie musicale ’s. Chansons et scénario sont prêts. Il faut les finances.
Que pense de Macron l’ex-jeune dactylo de Gérard Collomb ? C’est vrai (rire). Ce n’était pas pour de la politique mais du temps où il écrivait les ABC du bac. Gérard était dans l’opposition lyonnaise à l’époque. Il reste un ami. Il est à sa place à l’Intérieur. Après, il faut pas que Macron déconne. On a déjà bien eu chaud là... (1) Il a collaboré à son album de 2003.