Var-Matin (Grand Toulon)

Diniz en or sur  km marche

Yohann Diniz a décroché, à 39 ans, son 1er titre de champion du monde sur 50 km marche. Il a apporté à la France sa 3e médaille d’or, lors de la dernière journée

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C’est à l’expérience que Yohann Diniz, 39 ans, est devenu champion du monde du 50 km marche, hier à Londres, pour la première fois de sa carrière. Lors de ses boucles sur le Mall, l’avenue menant à Buckingham Palace, le Français n’a pas senti le poids des ans, reléguant à 8 minutes le duo japonais Hirooki Arai et Kai Kobayashi. En 3 h 33 min 12 sec, il a signé la deuxième meilleure performanc­e de tous les temps, à 38 secondes de son propre record du monde établi le 15 août 2014 aux Championna­ts d’Europe, à Zurich.

Arrivé sans repères

Tout à son bonheur de célébrer le succès dans le dernier tour de 2 kilomètres, il est passé près du chèque de 100.000 dollars de la Fédération internatio­nale (IAAF) récompensa­nt un record planétaire établi durant les Mondiaux. « L’argent, ce n’est pas grave. C’était la joie. Le but, c’était d’être champion du monde. Je voulais rester avec le groupe mais la course a été très lente au début. Personne ne voulait prendre la course à son compte », a confié Yohann Diniz, qui était pourtant arrivé à ces Mondiaux sans repère sur ses capacités. C’est la troisième médaille d’or française après les titres de Pierre-Ambroise Bosse sur 800m et Kevin Mayer au decathlon. La délégation tricolore n’avait pas connu une telle moisson depuis 2003.

La revanche des Jeux

Diniz s’est imposé sur les lieux mêmes où il avait connu il y a cinq ans la désillusio­n d’une disqualifi­cation pour ravitaille­ment hors zone aux Jeux de Londres. Il a triomphé aussi pratiqueme­nt un an jour pour jour après son chemin de croix aux JO-2016 à Rio. Parti seul dans la touffeur chaleur carioca et largement en tête à mi-course, il avait ensuite souffert de troubles intestinau­x sévères. Pris de malaises, le Champenois s’était écroulé puis relevé pour terminer finalement huitième. Comme à son habitude, Diniz est parti en tête très tôt juste après le 5e kilomètre pour se construire une avance. Averti peu avant la mi-course, le Français a ralenti un tantinet son rythme avant de terminer en roue libre. Père de deux enfants, le Rémois a pris le temps d’empoigner un drapeau tricolore pour le mettre autour de son cou, puis en éventail derrière sa tête, comme une voile le poussant vers le port du bonheur. Et, sitôt franchie la ligne, pris de frénésie, Diniz a sauté comme un cabri fou, se jetant par terre.

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(Photo AFP) Yohann Diniz détient les deux meilleurs chronos de la planète.

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