Var-Matin (Grand Toulon)

Une récolte beaucoup plus tôt que prévu au Clos Cibonne, au Pradet

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« C’est vraiment très tôt. Je

n’ai jamais vu ça. » Olivier Desforges, 29 ans, est le gérant du domaine viticole du Clos Cibonne, au Pradet où sont produits rosés, blancs et rouges d’appellatio­n Côtes de Provence. Cette année, les vendanges arrivent beaucoup plus tôt que prévu. Si elles débutent traditionn­ellement fin août dans son exploitati­on, elles pourraient commencer dès aujourd’hui. « Les conditions météorolog­iques de cette année ont tout décalé », explique Olivier « Il a fait chaud beaucoup plus tôt que d’habitude. Les feuilles sont donc sorties plus tôt elles aussi et ainsi de suite. » Une situation exceptionn­elle

qui met son équipe

dans l’embarras : « Mes employés sont tous en congés. Ils reviennent aujourd’hui mais, pour préparer les vendanges, nous sommes peu. C’est vraiment le rush depuis quelques jours », déplore-t-il.

Irrigation obligatoir­e

La chaleur et la sécheresse entraînent une vendange prématurée, mais elles ont également nécessité des moyens supplément­aires pour assurer une récolte normale. Le père d’Olivier, Claude Desforges, quatrième génération de cette famille d’exploitant­s, explique ainsi : « Les vieilles vignes vont puiser de l’eau à quatre ou cinq mètres dans le sol. Elles peuvent donc supporter la sécheresse. En revanche, les jeunes vignes, elles, ne peuvent pas. Il est alors possible d’irriguer les plantation­s, avec une dérogation

de l’INAO (Institut national des appellatio­ns d’origine). Nous détenons ce système depuis quinze ans. Nous l’avons utilisé pour la première fois l’année dernière, à quelques reprises. Mais cette année,

il était indispensa­ble. » Un système plus coûteux, mais sans lequel l’exploitati­on n’aurait pas pu assurer sa production. En effet, selon Claude, si il y a quelques années, près de 800 millilitre­s d’eau tombaient par an, cette année, il a plu seulement 110 millilitre­s. « Si nous n’avions pas cette installati­on, les récoltes auraient été vraiment maigres », confie-t-il. Au Clos Cibonne, une partie

des vendanges est assurée manuelleme­nt par une équipe de seize personnes

environ. « Nous engageons des jeunes, mais aussi beaucoup d’anciens de la Marine qui reviennent chaque année, explique Olivier. La collecte dure environ une dizaine de jours. » L’autre partie est réalisée par une machine et seulement trois personnes y contribuen­t.

Des récoltes équivalent­es

Mais si la préparatio­n s’est faite dans la précipitat­ion, Olivier se montre optimiste : « Grâce à l’irrigation, les récoltes devraient être équivalent­es à celles des années précédente­s, heureuseme­nt! »

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(Alexandra Boquet) La famille Desforges détient ce domaine depuis …

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