Bleus : garder la couronne
Le volley-ball se joue à six mais l’équipe de France peut désormais compter sur un plus grand apport de ses joueurs du banc : une nouvelle force à l’heure d’attaquer le Championnat d’Europe ce soir en Pologne où elle défend son titre. Avant la campagne 2017, embellie par un nouveau sacre en Ligue mondiale, deux ans après le premier, le sélectionneur Laurent Tillie s’appuyait essentiellement sur ses six titulaires et le libéro Jenia Grebennikov, considéré comme l’un des tout meilleurs à son poste. Si la stratégie avait fonctionné en 2015 - doublé Ligue Mondiale et Euro - elle avait montré ses limites l’an passé lors des Jeux de Rio que la ‘‘Team Yavbou’’ avait terminé usée physiquement et ce dès l’issue de la phase de poules.
L’échec des J.O. a servi de leçon
L’échec des JO a servi de leçon. La fin de carrière internationale du pointu Antonin Rouzier, MVP (meilleur joueur) de l’Euro-2015, les pépins physiques de Kevin Tillie et de la star Earvin Ngapeth durant la Ligue mondiale ont bouleversé les habitudes et forcé le patron de la sélection à puiser davantage dans la pépinière française. Cela a été une réussite puisque des joueurs comme Trevor Clévenot et le polyvalent Thibault Rossard (23 ans), capable d’évoluer sur deux postes - réceptionneur et pointu - ont chacun pris une nouvelle dimension, et dissipé les craintes si Ngapeth, en délicatesse avec son dos, reste sur le banc pour la phase de poules. Avec cette alliage d’expérience et de jeunesse, «leniveau de concurrence a augmenté » et l’équipe est même « plus forte » selon Ngapeth.
L’esprit Team Yavbou
Le capitaine Benjamin Toniutti est plus nuancé : «Je ne crois pas qu’il y ait plus de profondeur de banc. Il y a eu des concours de circonstances cette année avec des blessures. Il a fallu faire tourner et les joueurs (remplaçants) ont saisi leur chance. Les joueurs du banc en 2015 ont peut-être eu moins de chance. Il y avait moins de blessures.» Jusqu’ici, les aléas n’ont pas stoppé la dynamique de cette équipe en mutation qui a conservé l’esprit de la ‘‘Team Yavbou’’, mélangeant franche camaraderie, solidarité et confiance en soi, même si le fameux cri de guerre d’avant-match a disparu. A confirmer dès ce soir contre la Belgique.