L’amiral Rolland à la tête de la flotte de surface
Le vice-amiral d’escadre a été intronisé, hier, dans ses nouvelles fonctions. Le patron de la Force d’action navale a désormais sous ses ordres 96 unités et quelque 10 000 hommes
Tonnerre de… Toulon ! Ceux qui circulaient hier matin, sur les bords de la rade, auront certainement entendu des coups de canons. Dix-sept pour être précis. Nul besoin d’être devin pour savoir que cette « pétarade » provenait du port militaire. Tirés depuis la plateforme hélicoptère de la frégate furtive Aconit, au mouillage en petite rade, ces dix-sept coups de canon marquaient, selon une vieille tradition de la Royale, le départ du vice-amiral d’escadre Marc de Briançon, patron de la Force d’action navale (FAN) depuis à peine un an, mais pour qui l’heure de la retraite a donc tonné, après trente-neuf années de service.
Ancien pacha du Charles-de-Gaulle
Pour le remplacer à la tête de tout ce que la Marine nationale compte de navires de surface (96 unités et quelque 10 000 hommes) : le vice-amiral d’escadre Jean-Philippe Rolland, un brillant officier général d’à peine 53 ans ! Après six ans d’état-major parisien (il a notamment été chef de cabinet de l’amiral Bernard Rogel, ancien chef d’état-major de la Marine), ce natif de Toulon ne cache pas son plaisir de retrouver « son » grand port de guerre et la Méditerranée. Un théâtre d’opération qu’il avait quitté au milieu de l’été 2011 au large de la Libye, en pleine opération Harmattan… Il n’était alors « que » le pacha du porteavions Charles-de-Gaulle.
Les équipages mis en avant
Si les étoiles ont depuis remplacé les galons sur ses épaulettes, c’est avec humilité que le vice-amiral d’escadre Rolland a donc pris, hier, « ce magnifique commandement ». Après avoir passé en revue les porte-fanions de chaque navire de guerre de la FAN basée à Toulon, l’amiral a en effet insisté sur l’importance des équipages. « Je ne pourrai rien faire, ni relever aucun défi sans les hommes et les femmes qui composent les équipages, les bases navales outremer, ou qui arment l’étatmajor dans ses différentes implantations et antennes. » Une conviction qu’il a acquise tout au long des quatorze années déjà passées à la FAN. « Le bien le plus précieux de notre composante de surface, ce sont les compétences de nos marins, la combativité et la cohésion de nos équipages. L’endurance et la patience de nos familles, aussi », a-t-il insisté, dans son discours prononcé depuis la plateforme hélicoptère de la frégate Chevalier-Paul. Un discours mettant l’humain au premier plan, et dans lequel il n’a pas oublié d’évoquer non plus « les acteurs du soutien et les industriels qui entretiennent nos unités ». Dans le courant du mois de septembre, l’amiral Rolland devrait se rendre à Brest et Cherbourg afin de rencontrer les marins également sous ses ordres, désormais.