Var-Matin (Grand Toulon)

«La Marine est extrêmemen­t sollicitée»

Questions à l’amiral Jean-Philippe Rolland patron de la Force d’action navale

- P.-L. P.

L’opération Sentinelle est accusée de mettre les militaires français sur les genoux. Ça vaut aussi pour les marins ? Même s’ils contribuen­t à l’opération Sentinelle, les marins sont quand même moins impactés que les soldats de l’armée de Terre. Mais dans la mesure où la défense de la France commence au large, la Marine nationale n’en demeure pas moins très sollicitée. Notamment dans la lutte contre le terrorisme, à laquelle la Marine participe depuis  et encore davantage depuis les attentats de . À cela s’ajoute la présence de plus en plus forte, dans nos zones d’intérêt, de « compétiteu­rs stratégiqu­es » tels que la Russie et la Chine. Et je n’oublie pas la force de dissuasion à laquelle la FAN apporte son soutien. Ainsi à l’heure où nous parlons, un tiers des bâtiments toulonnais sont en mer. À Brest, on atteint même les  %.

La Force d’action navale serait-elle en surchauffe ? Je ne dirais pas ça. On répond au contrat opérationn­el qui nous est fixé. Mais pour y arriver, certains bâtiments modernes connaissen­t une charge d’activité très importante. Si on prend l’exemple de la frégate de défense aérienne Chevalier-Paul, navire récent qui repart bientôt pour quatre mois de mission, sur une année, elle aura passé six mois en mer. Pour les équipages et leurs familles, c’est beaucoup. La Marine se prépare à faire face à des difficulté­s de recrutemen­t ? Non, mais on a conscience qu’il faut renforcer l’attractivi­té du métier de marin. Pour pallier les absences répétées des équipages dans leur port-base, une revalorisa­tion de certaines indemnités a été décidée. C’est un premier effort, mais il faudra aller plus loin pour que les marins soient heureux de vivre leur métier. Notamment en prenant mieux en compte les besoins de leurs familles. Ça passe par un meilleur accompagne­ment profession­nel des conjoints, ou encore par une attention particuliè­re aux conditions d’hébergemen­t, de mutation.

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