Var-Matin (Grand Toulon)

Le dépanneur à domicile propose des caresses intimes

- P. P.

Il est venu déboucher les WC et il a fini par proposer des caresses intimes à une cliente. La jeune femme, visiblemen­t pas consentant­e pour ce genre « d’activité », a déposé plainte pour atteinte sexuelle contre un auto-entreprene­ur spécialisé dans les dépannages en tout genre (peinture, maçonnerie, plomberie, etc.). Mercredi, cet homme âgé de 46 ans a été présenté devant le tribunal correction­nel de Toulon, où il a nié toute contrainte. Ce 16 août à Bormes, l’interventi­on prend des dimensions qu’elle n’aurait pas dû prendre. Lorsque le dépanneur arrive dans le petit studio d’un couple, il va s’activer dans les sanitaires. Le locataire quitte ensuite les lieux, laissant sa compagne dans la pièce principale qui fait office de chambre, salon et coin cuisine. Cette dernière et l’artisan vont partager un café et engager la conversati­on.

Il laisse sa carte de visite

Deux versions s’opposent alors. La jeune femme maintient que l’homme a été pressant, qu’il lui a caressé les seins, les fesses et le sexe et qu’elle n’a pas osé le repousser vivement. Multitâche, le prévenu précise qu’il lui a parlé de son activité de masseur. « Je fais des massages intimes et coquins. »« Ce n’est pas franchemen­t en relation avec votre activité principale ! », a relevé au tribunal la présidente. « Je lui ai expliqué ce que je faisais et elle m’a interrogé au niveau tarifaire », a-t-il répondu. « Et qu’est-ce qui a pu vous faire croire qu’elle était intéressée ? »« Elle était intriguée. Elle m’a posé des questions. C’est vrai que sur le moment elle ne voulait pas, mais pour une autre fois… Ma présence lui était agréable. » Réponse cinglante de la magistrate : « Elle vous a surtout trouvé lourd et insistant. » Le quadragéna­ire indique avoir proposé une « exhib’ ». Il se souvient avoir caressé la victime et pris du plaisir. « Après, on a discuté et on s’est fait la bise. Je lui ai même laissé ma carte de visite ! » La présidente le reprend : « Vous n’avez pas l’impression d’interpréte­r des choses qui n’existent pas ? »

L’avocat : « Il fait des travaux à mon cabinet »

Pour le procureur de la République, l’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît. «Vos déclaratio­ns varient. Vous avez parlé de jeu sexuel, puis vous ne savez plus exactement comment les faits se sont déroulés. C’est confus. » Une peine de dix-huit mois, dont une partie assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve, est requise. Néanmoins, le représenta­nt du ministère public admet que la présence à l’audience de la victime « manque singulière­ment. Il y a des gestes ambigus. Pas d’attitude de violences. Objectivem­ent, l’attitude de la femme – sans imposer un code de comporteme­nt – interroge. » En défense, Me Lefort a plaidé la relaxe. « On a glissé vers un jeu érotique. Cette femme, par le passé, a été victime d’une agression. Il faut savoir que pendant que celui-ci répare les WC, juste à côté, le couple fait l’amour et celle-ci se présente à lui en petite tenue. » Et l’avocat d’achever : « Je connais celui-ci, il fait des travaux à mon cabinet et à mon domicile.» L’homme a été condamné à un an de prison avec sursis (avec obligation de soins).

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