Me Zecchini : « Où est le respect des droits ? »
« Ce n’est pas au motif qu’elle porte un prénom maghrébin qu’elle est compétente pour être interprète dans le cadre d’une procédure pénale !»
Lors de sa plaidoirie, Me Pascal Zecchini a remis fermement en cause le recours à une personne n’étant pas expert-interprète agréée, ou dûment mandatée, pour assurer les échanges entre les ressortissants algériens et les représentants des forces de l’ordre. S’il a aussi remis en cause l’appel « très tardif »à l’avocat lors de la garde à vue–«c inq heures après l’interpellation »–etles examens médicaux effectués pour déterminer l’âge des prévenus (), l’avocat toulonnais a recentré sa plaidoirie sur le recours à un agent d’entretien. « Il y a d’abord un problème de compétences. Il ne s’agit pas de dénigrer une personne, mais il existe des interprètes professionnels diplômés, inscrits et agréés. Je n’ai pas eu l’impression qu’elle traduisait tous mes propos… Ensuite, il y a une question d’indépendance : elle travaille depuis dix ans au commissariat. Dans les geôles. Dans les bureaux. J’ai un gros problème au niveau des échanges individuels avec mon client. Où est le respect de la confidentialité ? Cette situation n’est pas tenable et ne respecte pas le code pénal. Il n’est pas question de se conduire n’importe comment parce que l’on est au mois d’août, un dimanche, avec des carences en terme d’effectifs et parce qu’il s’agit d’étrangers. » Et de relever, selon lui, qu’il a été fait prêter serment à la « traductrice »
a posteriori. Il a réclamé l’annulation totale de la procédure.
1. Sur ces deux points, le tribunal a estimé que la notification n’avait pas été tardive et que les individus avaient admis être majeurs.