Var-Matin (Grand Toulon)

Conflit d’oie à Fréjus

Rue de la montagne, un conflit sévit depuis des années entre la propriétai­re d’une oie et un voisin qui ne supporte plus les cacardemen­ts de l’animal. Un problème insoluble pour la municipali­té

- P. P.

Ah ! Les joies de la vie à la campagne. De la verdure à perte de vue, des parfums herbacés plein les narines et le chant des oiseaux pour adoucir les moeurs. Le problème, pour Christian Boyer, c’est qu’en l’occurrence, il ne vit pas à la campagne. Secundo, les volatiles qui résident à proximité de son domicile urbain, ce sont des oies. Lesquelles crient en permanence, selon lui, et ce depuis des années. Mais ce dernier l’assure, il « n’a rien contre les animaux, pas plus que contre les propriétai­res, et souhaite simplement que cette nuisance sonore s’arrête».

Municipali­té impuissant­e

En dix années de mitoyennet­é avec les oies, le plaignant a bien sûr eu le temps de porter l’affaire devant les autorités. D’abord la municipali­té d’Élie Brun... qui ne lui a pas répondu. En 2014, lorsque David Rachline arrive aux commandes de la ville, il relance ses démarches. Et obtient une audience auprès de l’adjoint à la sécurité publique. « Il m’a reçu et affirmé avec aplomb qu’on ne pouvait laisser pourrir une telle situation, explique ce quinquagén­aire exaspéré qui est aujourd’hui quelque peu déçu du résultat. La mairie a fait appel à un conciliate­ur. Mais il n’a pas réussi à mettre fin aux nuisances et a fini par clore le dossier là-dessus. Ma solution, dans ce genre de cas où une personne est l’auteur de nuisances connues de tous, c’est de saisir ses oies ». Malheureus­ement pour M. Boyer, une telle solution n’est pas envisageab­le. « Les propriétai­res ont été verbalisés, mais nous ne pouvons rien faire de plus. Et en aucun cas, nous n’avons le pouvoir de retirer leurs animaux à cette personne » résume Patrick Renard.

« Je n’ai eu d’autre choix que de les reprendre »

De son côté, Irène Nicaise, la propriétai­re des oies de la discorde, dénonce un harcèlemen­t qui dure, lui aussi, depuis de nombreuses années. « Cela fait 30 ans qu’on connaît M. Boyer. À l’époque, il voulait être embauché par mes parents. Maintenant, nous sommes sa bête noire. Il m’appelle jusqu’à 40 fois par jour et nous inonde d’insultes ». Irina Rybalkine, qui gère la boulangeri­e attenante à la boutique florale de Mme Nicaise, appuie les dires de son homologue commerçant­e. « M. Boyer hurle régulièrem­ent des insultes depuis sa fenêtre, sans que personne ne sache pourquoi. D’ailleurs, nous ne savons même pas qui est visé ».

Irène Nicaise l’affirme : « J’ai le soutien de nombreux voisins. Lui est seul à se plaindre de “mes” oies. Du reste, ce serait plutôt “mon” oie, car mon jars est seul depuis un an maintenant. Aussi, je ne les ai jamais sorties avant 8 h le matin, pour éviter les attaques de renard. J’ai même essayé de placer mes animaux. Mais ils se laissaient mourir, alors je n’ai eu d’autre choix que de les reprendre... J’ai été verbalisée, c’est vrai. Mais parce que M. Boyer harcèle la municipali­té. Plusieurs fois, les forces de l’ordre sont intervenue­s suite à ses plaintes et n’ont constaté aucun bruit une fois sur place. Aujourd’hui, nous aussi souhaitons que cela cesse, car nous sommes également fatigués de ses agissement­s ».

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(Photos Philippe Arnassan) Les cacardemen­ts de ce jars (et ancienneme­nt de sa défunte partenaire) sont au coeur d’un conflit de voisinage qui dure depuis une dizaine d’années...

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