Les ministres oubliés
Il n’est pas exclu que les membres du gouvernement – Premier ministre en tête – manifestent le mardi septembre devant le palais de l’Elysée contre une loi Travail qui les passe complètement à la trappe. Car le texte bricolé depuis plus d‘un an en haut lieu ne prévoit rien pour limiter les licenciements sans raison du jour au lendemain des ministres ou des secrétaires d’Etat et ne leur alloue que six mois de salaire en guise d’indemnités de départ précipité. Pas davantage d’assurance de prendre la parole lorsqu’un sujet relevant de leur compétence vient sur la place publique. Aucun pansement gastrique à l’intention des ministres contraints de manger leur chapeau. Pas de prime compensatoire pour le ministre des Affaires étrangères lorsque le Président préfère partir pour un voyage officiel à l’étranger avec son épouse plutôt qu’avec un connaisseur des dossiers. Si, par extraordinaire, on accompagne le chef de l’Etat, aucun accès n’est possible à la salle de bain et surtout à la chambre à coucher aménagées à bord du Macron One. Pas de reconnaissance de pénibilité pour les petits chefs lorsque le grand chef s’exprime et qu’ils sont obligés de l’écouter sans parler, sans bouger, tousser et sans fermer les yeux. Ne pourrait-on pas laisser la disposition de leur limousine de fonction aux évincés de fin de semaine, qui comptaient aller passer le week-end à la campagne ?