Association dans l’urgence sociale: coup dur
ans, mon premier contrat de travail… j’ai trouvé ma voie ! ”
Des coups durs de la vie, on en voit aux Amis de Jéricho. Moins visible est celui porté par la coupe annoncée des contrats aidés. L’association de l’aire toulonnaise, qui accueille hommes et femmes sans abri et travaille à leur accès aux droits, compte parmi ses vingt-quatre salariés, cinq aidés. Alors, urgence ? Dans la salle de réunion, on débat. « Ils ont parlé de cibler l’urgence sociale et sanitaire. Est-ce qu’on sera bien reconnu à ce titre ? À nous de batailler.» Barbara Kervadec, la directrice de l’association ne cache pas que « les Amis de Jéricho ont toujours travaillé avec des contrats aidés ». Et fut souvent passerelle vers l’emploi. «J’étais moi-même emploi jeune», lâche-t-elle dans un sourire. L’association a peut-être signé le tout dernier contrat aidé du Var. « C’est notre trophée, le der des ders. » Il s’appelle Arnaud, 46 ans, arrivé le 1er juillet. On croit qu’il a toujours été là. « À 46 ans, je me suis retrouvé sans rien, sans projet, avec deux enfants », explique-t-il. Ancien commerçant passé au RSA, il est même surpris d’avoir découvert un métier dans lequel il s’épanouit tant. «C’est le premier contrat de travail de ma vie ! Ultra précaire, 26 h par semaine, 850€ par mois. Et… Je suis tellement heureux. J’ai trouvé ma voie. » Avec la fin des contrats aidés, et sauf aide sérieuse, Les Amis de Jéricho ne pourront pas tenir le rythme quotidien: une centaine de personnes accueillies, 160 repas servis, une quarantaine de douches, la bagagerie, le courrier… Alors, urgence sociale ?