Var-Matin (Grand Toulon)

Le syndicat des instituteu­rs distribue les mauvaises notes

Avant la rentrée scolaire, le syndicat national unitaire des instituteu­rs passe en revue les sujets chauds qui vont marquer l’année : contrats aidés, dotations, évaluation... Copie corrigée

- P.-H. C.

Les contrats aidés

« La suppressio­n d’un très grand nombre d’emplois aidés dégrade de plein fouet l’Éducation nationale », s’agace Clément Kerien secrétaire départemen­tal du SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteu­rs, professeur­s des écoles et professeur­s d’enseigneme­nt général de collège). Au niveau national (lire par ailleurs pages 2 et 3), l’école doit passer de 73 000 emplois à 50 000. Le SNUipp attend le comité technique de mardi pour savoir comment le départemen­t sera affecté par la réforme. En principe, les EVS (Emplois vie scolaire) qui aident les directeurs d’écoles sont visés en premier lieu et devraient disparaîtr­e dans l’année. « Cela laisse présager un dysfonctio­nnement de toutes les écoles, grince aujourd’hui le SNUipp. On a besoin de ce personnel. Il faut maintenant le recruter sur un véritable contrat et un véritable salaire. » Le syndicat annonce une action nationale sur le sujet pour le mois d’octobre. « On ne restera pas les bras croisés », assure-ton.

Les effectifs

« Par rapport à l’an dernier, le Var débute l’année avec 60 postes supplément­aires et on attend 89 élèves supplément­aires, calcule Cédric Turco, secrétaire départemen­tal adjoint. C’est un effectif stable. On pourrait se dire que la dotation est convenable mais en fait, elle est très insuffisan­te au regard des enjeux et des besoins. Il manque plus de 250 postes d’enseignant­s dans le départemen­t. Il faut des enseignant­s pour réduire le nombre d’élèves dans les classes et des enseignant­s supplément­aires en école maternelle pour scolariser les enfants de 2 ans. On a aussi besoin d’avoir des enseignant­s spécialisé­s pour les élèves en difficulté et, enfin, d’enseignant­s remplaçant­s. L’an dernier, il y avait plus de 130 collègues absents par jour qui n’étaient pas remplacés en moyenne. C’est inacceptab­le. »

Le nombre de classes

Vingt fermetures de classes (et 30 ouvertures) ont été annoncées pour la rentrée 2017. Mardi, lors du comité technique, le syndicat va demander à l’inspection d’académie de revenir sur cette décision de fermer des classes, « qui engendre un effectif trop important ». « Il y a des maternelle­s qui dépassent 31 élèves par classe, déplore Cédric Turco. Cette rentrée va être très tendue, les enseignant­s n’ont pas les moyens de faire réussir tous les élèves. Par manque de moyen, l’école augmente les inégalités entre les élèves. »

L’évaluation

Le gouverneme­nt annonce une évaluation des élèves qui entrent en CP. « C’est clairement une mesure de tri social, rugit Manu Trigo, secrétaire départemen­tal adjoint. Notre vision de l’école est opposée à celle de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, qui accompagna­it déjà Nicolas Sarkozy et qui pense que l’école se limite à apprendre à lire, écrire et compter. C’est un parti pris idéologiqu­e et une charge sociale. »

 ?? (Photo P.-H. C.) ?? Clément Kerien, secrétaire départemen­tal SNUipp, entouré de ses deux adjoints, Cédric Turco (à gauche) et Manu Trigo (à droite).
(Photo P.-H. C.) Clément Kerien, secrétaire départemen­tal SNUipp, entouré de ses deux adjoints, Cédric Turco (à gauche) et Manu Trigo (à droite).

Newspapers in French

Newspapers from France