Var-Matin (Grand Toulon)

Vendanges festives pour les dernières vignes

Depuis 1952, sur les pentes de Coste-Chaude, le pré de «la campagne Peyron» contribue à produire des hectolitre­s de délicieux rosé du mont Caume. Nous avons assisté à la récolte du raisin

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Si La Seyne-sur-Mer fut bien davantage une terre de maraîchers que de vignerons, certains se souviennen­t de quelques domaines, à Fabrégas ou aux Playes, qui, jadis, proposaien­t de très honnêtes breuvages. Hélas, l’urbanisati­on est passée par là, enseveliss­ant la mémoire des palais sous de vulgaires bâtisses. Et aujourd’hui, rares sont les ceps à produire encore dans la deuxième ville du Var. C’est toutefois le cas chemin du Rouquier, dans ce qui reste l’une des dernières vignes seynoises. Ici, dans la « campagne Peyron », près d’1,3 hectare de cépages du soleil (grenache, cinsault, carignan…) continue d’enchanter les amateurs de rosé et de faire transpirer, une fois par an – cette année un jeudi – les viticulteu­rs du dimanche. « Mon arrièregra­nd-mère avait acheté ce terrain, explique Janine Nicol, née Peyron. Mais c’est mon père, pyrotechni­cien de métier, qui y a planté des vignes. » En 1952 exactement. Aujourd’hui, Marcel Peyron n’est plus, et c’est Yvon Nicol, ancien marin breton (« de Morlaix !») et professeur d’anglais haut en couleur, mari de Janine, qui s’occupe d’entretenir, de tailler, traiter, désagater, désherber… Non sans mal. « Les pieds sont vieux, soupire celui qui va fêter ses 79 printemps. J’en ai replanté 130 il y a deux ans, mais il faudra continuer l’oeuvre de joli papa. » Les petites filles de Janine auront ainsi la lourde tâche d’incarner la sixième génération à cultiver cette terre. Et à perpétuer la tradition de la récolte du raisin. Amis, membres de la famille et voisins sont alors conviés pour ce qui s’apparente plus à un moment de conviviali­té qu’à de simples travaux des champs. D’ailleurs, cette année encore, 34 couverts avaient été dressés sur la terrasse pour la pause déjeuner. Au menu : salade méchouia et estouffade de boeuf. Avec, évidemment, rosé de Provence à volonté !

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Sienna, l’autre petite-fille de Janine, pourrait aussi perpétuer l’héritage viticole des cinq génération­s précédente­s de la « campagne Peyron ».
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(Photos Patrick Blanchard) Le groupe de viticulteu­rs : la plupart sont des amis, des voisins ou de la famille.
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Janine Nicol (née Peyron), avec son mari Yvon Nicol, propriétai­re des lieux. Kimée, petite-fille de Janine, présente le succulent résultat des vendanges de l’année passée.

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