Diagana : « Paris , un élan formidable »
Champion du monde en 1997 et d’Europe en 2002 sur 400 m haies, Stéphane Diagana est un athlète accompli. Retraité depuis 2004, parmi ses nombreuses reconversions, il officie depuis en tant que consultant sur France Télévisions et, plus récemment, est devenu ambassadeur pour l’attribution des Jeux olympiques à Paris en 2024. C’est dans le cadre de la réception organisée par Philippe Manassero et le Comité Départemental Olympique et Sportif (CDOS 06), en soutien à la candidature parisienne aux Jeux, que Stéphane Diagana s’est confié sur la vision de l’athlétisme en 2017.
Stéphane, que va devenir l’athlétisme sans Usain Bolt ? Il va laisser un grand vide car Usain Bolt est une star accessible que l’on n’a jamais eue avant. Mais à ce niveau de « starification » qui est allé au-delà de l’athlétisme, c’est une des grandes stars du sport international que l’on perd. Pour l’athlétisme, c’est un trou d’air. Mais je dis toujours que, grâce à lui, l’athlétisme a pu reporter certains chantiers qu’il fallait mener par la fédération internationale. Maintenant, il faut s’y atteler si l’on veut garder de la visibilité et la rendre moins « Bolt dépendante ». Wayde Van Niekerk incarne-t-il la relève? Je ne crois pas qu’il puisse prendre la suite de Bolt. Mais peut-être pourrait-il réussir un triplé , et . Compte tenu du niveau actuel du m qui, il faut le dire, était assez faible à Londres, s’il court en ’’’, ça pourrait être suffisant. Je ne pense pas qu’il faille chercher de remplaçant, il faut juste organiser une scène et un théâtre à la hauteur de ces champions.
Que pensez-vous des pépites françaises telles que Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde du m à Londres ? Il est très à l’aise face au public et aux médias. C’est une nouvelle génération. Mais ce que je retiens le plus, c’est ce qu’il fait sur la piste. Je le trouve bluffant !
En quoi l’organisation des JO à Paris est-elle une bonne chose ? C’est une magnifique opportunité, un élan formidable. Maintenant, la question est : que faut-il en faire ? Avant Paris , des études d’opportunité ont été réalisées avec des gens du sport, de la culture, de la santé… Ça a apporté plein de réponses. Ça va être l’occasion de repenser les clubs, l’accompagnement des pratiques, mettre en avant les questions de sport-santé, il y a beaucoup de choses à faire. Il y a un décret en application depuis mars concernant le sport sur ordonnance. Donc Paris a pour enjeux des emplois, des questions de santé publique, d’économie, etc.
Pour l’athlétisme, on espère une sorte de France ? On espère que ce sera moins éphémère que France ! Car les problèmes sont toujours là. On veut travailler sur les questions de lien social, de santé, d’accessibilité. Nous avons la chance de pouvoir y travailler pendant ans, ça laisse du temps mais ça passe vite.
Pour Paris , il y a les Jeux olympiques mais également les Jeux paralympiques... Exactement. La question du paralympique est une vitrine formidable, il faut que les retombées aillent au-delà des athlètes handicapés. Nous devons innover, regarder ce qu’il se passe à l’étranger. Mettre en lumière à l’école, le rapport social. C’est un gros travail.