Énergie solaire, le à la traîne
Le potentiel est énorme, et toujours sous-exploité. En 2003, la Chambre de commerce et d’industrie des Alpes-Maritimes commandait une étude pour « évaluer et faire émerger le potentiel de développement de la filière photovoltaïque ». Bilan ? Le nombre d’installations azuréennes était alors trois fois plus faible que dans le Var, et dix fois plus faible que dans les Alpes-de-HauteProvence. La faute aux contraintes architecturales très présentes dans les Alpes-Maritimes, et la pression foncière, qui rend impossible tout projet de construction au sol. Quatorze ans plus tard, le département produit à peine plus de 10 % de l’énergie qu’il consomme, principalement grâce à de vieilles centrales hydrauliques.
L’autoconsommation, un nouveau levier
Les collectivités ont eu beau financer des dispositifs d’incitation aux particuliers pour installer des panneaux solaires, le développement des installations photovoltaïques dans le 06 n’a pas connu l’essor espéré. Sauf qu’aujourd’hui, l’énergie photovoltaïque est proche de la « parité réseau »: c’est-à-dire que son coût de production ayant baissé, et celui de l’électricité ayant augmenté, il sera bientôt plus intéressant de consommer sa propre production plutôt que de la revendre. Ce qui fait dire à Xavier Carlioz, chargé de projet filière énergie à la CCI, que « l’autoconsommation » est tendance. Le public visé ? « Les grands bâtiments du secteur tertiaire, les serveurs ou encore les supermarchés, qui ont une dépense constante d’énergie, notamment pour l’alimentation des frigos », poursuit le spécialiste. In Sun We Trust est une start-up qui calcule ce que vous rapportera un panneau solaire installé sur votre toit avec une précision encore inédite en Europe. Elle vend également son « cadastre solaire » aux collectivités et accompagne les projets des particuliers et des entreprises. Lauréate des trophées de l’énergie en décembre dernier, elle dit travailler avec deux collectivités dans les Alpes-Maritimes, dont le parc national des Préalpes d’Azur.