Var-Matin (Grand Toulon)

Deauville s’ouvre par un hommage à Robert Pattinson et Laura Dern

- PHILIPPE DUPUY

La folie autour de Robert Pattinson est un peu retombée depuis sa découverte dans la saga Twilight, mais elle demeure vive sur les réseaux sociaux et singulière­ment sur Twitter, où la seule mention de son nom provoque toujours une avalanche de retweets. Sa présence à Deauville, où il recevait hier l’hommage du festival, a suffi à enflammer la Toile et à jeter sur les fameuses planches normandes une petite foule de chasseurs de selfies et d’autographe­s.

Méconnaiss­able dans Good Times

Malgré les mesures de sécurité renforcées et la présence insolite sur la plage de soldats en armes, les fans du gentil vampire ont eu satisfacti­on. En veste de costume et chemise, le crâne presque rasé, «Rob» s’est prêté à l’exercice avec le sourire et a inauguré sa propre cabine de bains (numéro 69), voisine de celle d’Harvey Keitel et Woody Harrelson (attendu samedi). Les journalist­es ont été moins gâtés: pas d’interviews et des réponses plutôt laconiques en conférence de presse sur le film des frères Safdie, Good Times, présenté en avant-première et dans lequel il incarne un petit braqueur qui cherche à faire évader son frère handicapé mental après un hold-up raté. Tout au plus at-on appris que l’acteur avait trouvé «épuisant» le rythme effréné du tournage dans les rues de New York la nuit (le plus souvent sans autorisati­on et avec des dialogues réécrits dans la nuit). Barbu et les cheveux teints en blond, il y est presque méconnaiss­able et y fait une nouvelle compositio­n épatante (sortie en salles le 13 septembre). Cet hommage du festival consacre la reconversi­on réussie du héros de Twilight dans le cinéma d’auteur. A 31 ans, on l’a vu chez Cronenberg (Cosmopolis), Anton Corbijn (Life), James Gray (The Lost City of Z) et maintenant les frères Safdie. En attendant, peut-être, Olivier Assayas et Harmony Korine, qui figurent sur sa «wishlist» de réalisateu­rs avec lesquels il dit vouloir travailler… Moins de buzz, mais plus de chaleur pour l’hommage à Laura Dern qui a ouvert le festival, avec un montage retraçant la carrière de l’égérie de David Lynch, de Sailor et Lula (Palme d’or 1990) à Jurassic Park (Spielberg) en passant par Un monde parfait (Clint Eastwood). S’exprimant en français, l’actrice américaine a chaleureus­ement remercié le festival (dont, a-elle confié, Gregory Peck lui avait parlé avec émotion), le public français, ses parents acteurs (Diane Ladd et Bruce Dern) et David Lynch («Mon guide, mon héros, mon pote, ma famille»). Un moment de grâce et d’élégance. Son partenaire de Jurassic Park, Jeff Goldblum, qui lui succède aujourd’hui sur les planches, aura fort à faire pour rester au niveau.

Beach Rats, portrait sensible et inachevé

Côté compétitio­n, on a démarré en douceur avec Beach Rats d’Eliza Hittman, l’histoire d’un jeune garçon de Brooklyn qui se cherche sexuelleme­nt, traînant avec ses potes le jour, sortant avec une fille le soir pour faire plaisir à sa mère, et draguant des hommes plus âgés la nuit sur internet… Un portrait sensible, mais qui laisse un goût d’inachevé. Le film vaut surtout pour son casting: Harris Dickinson, qui interprète le jeune héros, est une révélation, et Kate Hodge, qui joue sa mère, est formidable. Deux premiers noms sur la liste du jury présidé par Michel Hazanavici­us (lire son interview page suivante).

 ?? (Photos AFP) ?? L’égérie de David Lynch et le héros de la saga Twilight, reconverti dans le cinéma d’auteur, ont été mis à l’honneur hier.
(Photos AFP) L’égérie de David Lynch et le héros de la saga Twilight, reconverti dans le cinéma d’auteur, ont été mis à l’honneur hier.

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