Var-Matin (Grand Toulon)

Les multiples atouts d’Erasmus

Le succès du programme européen ne se dément pas. Les étudiants de France sont même parmi les premiers à le plébiscite­r, alors qu’il fête ses trente ans.

- MARTIN DE KERIMEL / SOPRESS

Toujours plus nombreux, les étudiants sont les principaux bénéficiai­res du programme Erasmus. Le point sur ce que la mesure européenne représente et peut leur apporter, au-delà du simple séjour à l’étranger.

La référence est presque incontourn­able : pour beaucoup d’étudiants français, Erasmus rappelle le film L’Auberge espagnole, où Romain Duris partait à Barcelone se faire des amis européens et, subsidiair­ement, passer quelques journées studieuses sur les bancs d’une faculté locale. Cette image ne correspond qu’imparfaite­ment à ce que vivent les jeunes bénéficiai­res du programme européen, mais elle demeure révélatric­e de sa popularité persistant­e, trente ans après son lancement.

Un accompagne­ment pour se lancer

Jordan Adjoune a obtenu une licence Staps à Nice. Cette année, il part à Prague pour faire sa première

année de master. « L’Université a mis à ma dispositio­n la liste de ses partenaire­s, témoigne-t-il. Partir en Europe de l’Est me permettra de bénéficier d’un cadre de vie moins cher qu’en France. On m’a aidé à faire toutes les démarches : pour être admis sur place, j’ai dû fournir une lettre de motivation, un CV et un courrier de recommanda­tion. Mon dossier a été accepté après un simple test d’anglais. » Jordan reste inscrit dans sa faculté d’origine et le parcours qu’il effectuera en République tchèque sera reconnu de même valeur que son équivalent en France. Pour le reste, le jeune homme ne s’inquiète pas trop : aux candidats tentés par la mobilité étudiante, il conseille juste d’obtenir des renseignem­ents complets sur le contexte politique, économique et culturel du pays d’accueil. Ne pas parler la langue ne représente pas pour lui une contrainte particuliè­re : il a choisi un cursus anglophone. En fonction de la destinatio­n choisie, d’autres peuvent parfois être suivis en français. Afin de préparer son départ, Jordan a aussi fréquenté quelques anciens Erasmus.

Des bénéfices sur le long terme

En Europe, 33 pays sont aujourd’hui engagés dans le programme Erasmus. Quelque 40.000 jeunes Français de l’enseigneme­nt supérieur y participen­t annuelleme­nt. Un chiffre qui augmente : cela représente 616 600 étudiants depuis la création du dispositif, en 1987 (soit 61 % des bénéficiai­res). Trio de tête des pays d’accueil, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne concentren­t à eux seuls près de la moitié des partants. 95 % de ces jeunes espèrent que prendre part à Erasmus améliorera aussi leur employabil­ité en France. C’est le cas : 92 % des employeurs déclarent chercher des profils de ce type. Deux tiers d’entre eux voient la mobilité comme un indicateur pour confier à leurs salariés davantage de responsabi­lités. Les ex-Erasmus auraient deux fois moins de risques de connaître le chômage longue durée que leurs camarades restés étudier en France.

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Espagne, Royaume-Uni et Allemagne : près de la moitié des étudiants Erasmus français partent dans l’un de ces trois pays.

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