L’UIISC auprès des populations à Saint-Martin
L’ouragan, qui a fait neuf morts et sept disparus et une centaine de blessés à St-Martin et St-Barthélemy, poursuit sa route infernale vers la Floride. La solidarité tourne à plein malgré des actes pillage
L’ouragan Irma, qui poursuit sa route dévastatrice vers Cuba et la Floride, a fait au moins 9 morts et 7 disparus à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, où la solidarité s’organise parmi la population inquiète cependant du passage annoncé de l’ouragan Jose. « Il y a beaucoup de solidarité. Les gens se font héberger chez les uns et les autres. C’est le système D et l’entraide qui priment » ,témoigne Valentine Autruffe, correspondante de l’AFP à Saint-Barthélemy. « Les autorités ont du mal à coordonner car la communication est très compliquée », explique-t-elle.
« On est un peu livrés à nous-mêmes, a regretté Olivier Toussaint, habitant de Saint-Barthélemy . On est sans eau, sans électricité. On avait fait quelques réserves, mais pour deux-trois jours, ça va commencer à être dur ». Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a indiqué à la mi-journée que la « priorité numéro un est toujours de secourir les populations et de rétablir l’ordre » parce qu’après le passage du cyclone « ont eu lieu un certain nombre de scènes de pillages ».
La ministre des Outre-mer Annick Girardin a même évoqué des pillages commis « sous (ses) yeux » à Saint-Martin, lors d’une première journée de reconnaissance jeudi dans les deux îles. La situation est également grave dans la partie néerlandaise de l’île, où l’armée tente de rétablir l’ordre, selon le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
Rétablir l’ordre
Un bilan provisoire porte à 17 le nombre total de personnes ayant trouvé la mort lors du passage de l’ouragan dans les Caraïbes. Outre les quatre personnes dans la partie française de Saint-Martin, on compte quatre personnes dans les îles Vierges américaines, deux à Porto-Rico, une dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, une à Barbuda. L’eau potable est encore absente, l’essence indisponible, et une partie des routes inondées ou envahies par des amas de tôles et jonchées de morceaux de bateaux déchiquetés, d’arbres balayés par les vents, de toitures arrachées et de voitures renversées, de bâtiments en ruine et de végétation détruite. Côté français, 455 membres des forces de sécurité sont en cours d’acheminement, « et un nouveau contingent de 187 personnes va arriver dans les heures qui viennent » a précisé M. Collomb.
L’électricité revient peu à peu
Selon lui, les problèmes de coupures d’électricité sont « en voie d’être réglés » à Saint-Barthélemy, tandis qu’à Saint-Martin, « l’électricité a été rétablie dans la mairie et dans l’hôpital ».
Les rotations du pont aérien mis en place depuis la Guadeloupe se sont accentuées hier, car elles devront s’interrompre samedi à partir de six heures et pour 36 heures en raison du passage de l’ouragan Jose. « Il faut absolument que toute personne en bord de mer puisse regagner l’intérieur des terres », a exhorté M. Collomb. Une nouvelle source d’angoisse pour la population. « Les gens s’inquiètent de Jose car il reste beaucoup de débris partout, des maisons fragilisées, des sansabris. Certains habitants parlent de partir définitivement, rentrer en métropole. Ils en ont marre et ont eu peur », rapporte Valentine Autruffe.
Les blessés évacués en Guadeloupe
Parmi les 112 blessés, une quinzaine a été acheminée dès jeudi soir vers le CHU de Guadeloupe, dont « des victimes de traumatismes physiques », crâniens, orthopédiques, des membres ou « une femme qui avait accouché pendant ou après l’ouragan » d’une petite fille prématurée, selon Patrick Portecop, directeur du Samu en Guadeloupe.