Pas de centre de loisirs pour la petite Rose, non voyante
Dégourdie, pleine de vie et pas timide pour deux sous, Rose est une petite fille de 9ans–« et demi!» – comme les autres. Ou presque. Rose est non voyante. Ce qui ne l’empêche pas d’être scolarisée à La Crau, à l’école JeanAicard. Certes, en Ulis (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) et avec l’aide d’une auxiliaire de vie scolaire. Mais bel et bien scolarisée. En revanche, à cause de son handicap, elle ne peut être inscrite, les mercredis, dans les centres de loisirs de la ville de Toulon où elle réside avec son père, Thierry Muccio, et sa soeur Océlia, âgée de 11 ans. Car même si « elle est autonome », assure son papa, la fillette a besoin d’un éducateur spécialisé.
«Un accroissement de son effectif en personnel » que « la municipalité ne peut prendre
en charge», écrit Hubert Falco en personne à ce papa démuni face à la journée laissée libre par le retour de la semaine à quatre jours. Thierry est, en effet, dans l’incapacité financière d’engager une personne indépendante une journée par semaine pour s’occuper de Rose. A fortiori, lorsqu’il lui faut aussi payer le centre de loisirs pour Océlia. Fonctionnaire d’État à l’arsenal, le papa a donc dû demander «un aménagement de [son] temps de travail et de passer
à80% », la perte de salaire étant moins importante que les dépenses liées à la garde de Rose.
«Être avec d’autres enfants»
Surtout, il regrette que sa fille ne puisse, comme tous les autres enfants, bénéficier des services de la Ville. Ne puisse «voir autre chose, avoir des activités, être avec d’autres enfants» les mercredis. « Rose n’a jamais connu ça, car jusqu’ici sa santé (la fillette souffre aussi de malformations orthopédiques qui ont nécessité des interventions chirurgicales, Ndlr) ne le lui
permettait pas. » Elle pourra, cependant, en faire l’expérience dès les vacances de la Toussaint, puis pendant celles de Noël puisque sa place au centre de loisirs Saint-Dominique est déjà garantie. Quant aux mercredis, après une rencontre constructive avec les responsables du centre social du centre-ville, celui-ci pourrait résoudre le problème des Muccio en recevant les deux fillettes tous les mercredis.