Var-Matin (Grand Toulon)

Connaître son épilepsie pour mieux maîtriser les crises Soins

Pathologie neurologiq­ue, liée à un dysfonctio­nnement transitoir­e de neurones, l’épilepsie peut revêtir différents aspects. Le point sur les causes et les traitement­s

- AXELLE TRUQUET

Maladie plus répandue qu’on ne le croit – elle concerne près d’une personne sur 200 – l’épilepsie est souvent résumée aux crises qu’elle peut déclencher. Mais de quoi s’agit-il réellement? « L’épilepsie correspond à un dysfonctio­nnement transitoir­e de neurones, qui peut générer des crises, résume le Dr Romain Ruggeri, neurologue au centre hospitalie­r d’Antibes-Juan-lesPins. Elle peut concerner tous les âges de la vie, depuis la naissance jusqu’au troisième âge ». Et ses causes sont tout aussi variées. « En pratique de neurologie générale, lorsqu’elle apparaît au cours de la petite enfance ou de l’adolescenc­e, nous sommes souvent amenés à diagnostiq­uer des épilepsies dites « idiopathiq­ues », encore appelées « génétiques », pour lesquelles nous retrouvons souvent une prédisposi­tion familiale. En cas de survenue plus tardive, il s’agit le plus fréquemmen­t de formes liées à des lésions cérébrales », indique le Dr Ruggeri. Une note rassurante: la survenue d’une première crise d’épilepsie ne signifie pas que l’on est épileptiqu­e. « Ce phénomène peut concerner n’importe qui. On parle de maladie « épilepsie » lorsqu’existe une prédisposi­tion durable du cerveau à générer des crises », insiste le neurologue. Devant une première crise, il est néanmoins important de consulter « pour s’assurer notamment qu’il ne s’agit pas de ce que l’on appelle une crise provoquée, c’est-à-dire déclenchée par un sevrage (à l’alcool ou aux médicament­s, par exemple) ou encore par un trouble du bilan sanguin. »

Implicatio­ns au quotidien

A ce stade, le rôle du neurologue est de déterminer si la personne est susceptibl­e d’être victime de nouvelles crises. Il va ainsi réaliser un bilan complet. Il observe l’activité électrique du cerveau notamment grâce à une électroenc­éphalograp­hie (EEG) – des électrodes placées sur le crâne du patient enregistre­nt les signaux électrique­s – et une imagerie cérébrale par résonance magnétique (IRM). Le traitement va ensuite dépendre du type de l’épilepsie. Il existe plusieurs médicament­s dont l’action va consister le plus souvent à bloquer l’influx électrique dans le cerveau en diminuant l’action des neurones qui « disjoncten­t » et provoquent les crises redoutées. Cependant, certains patients présentent une forme dite pharmaco-résistante pour laquelle aucun médicament ne produit d’effets concluants. Dans ce cas, et en dernier recours, « lorsque les crises sont très invalidant­es, une prise en charge chirurgica­le, consistant en l’ablation de la zone responsabl­e des crises, peut être envisagée. » « Mais elle demeure rare et concerne des cas spécifique­s », insiste le Dr Ruggeri. Dans la majorité des cas, heureuseme­nt, un traitement permet de stabiliser le patient. Cependant, ce dernier devra se soumettre à un suivi régulier.

 ?? (Photo J-S G-.A.) ?? Le Dr Romain Ruggeri utilise notamment les EEG pour diagnostiq­uer.
(Photo J-S G-.A.) Le Dr Romain Ruggeri utilise notamment les EEG pour diagnostiq­uer.

Newspapers in French

Newspapers from France