Un Toulonnais champion de quidditch
A 27 ans, Boris Martin est un des meilleurs joueurs et ambassadeurs de cette discipline tout droit tirée de la saga Harry Potter. Un sport à part entière pour ce père de famille passionné
Boris Martin n’y va pas par quatre chemins. «Avec le quidditch, on sort du monde réel », reconnaît celui qui fait partie des meilleurs Français de ce sport (au départ fictif) créé par l’auteure J. K. Rowling pour sa saga Harry Potter. Très en vogue dans les pays anglo-saxons, il compte de plus en plus d’adeptes dans nos contrées. « Je ne suis même pas vraiment un fan de la saga, même si je l’apprécie. Quand un ami m’a proposé de tester, j’ai dit “banco” », raconte ce parisien arrivé à Toulon lors de ses études en sciences du sport. C’est en 2012, après la sortie des films de l’enfant sorcier, qu’il se prend au jeu. « Il était question de représenter la France à l’occasion des Jeux olympiques de Londres pour une compétition en marge, et je suis chauvin. » Il est mis tout de suite dans le grand bain et joue sa première compétition internationale, qu’il termine à la deuxième place, avec l’équipe de France.
Gros contacts et plaquages
Représenter la France et baigner dans le sport de haut niveau : un double rêve de gosse pour cet ancien athlète dont le record à la hauteur est situé juste au-dessus des deux mètres. «J’ai toujours pensé que j’étais né du mauvais côté de l’Atlantique », plaisante-t-il, enviant la culture sport des universités américaines. Et le quidditch, alors ? « C’est à michemin entre le handball et le rugby, avec de gros contacts physiques et des plaquages. Quant au balai (entre les jambes, comme dans les romans, Ndlr), certains pensent qu’on devrait l’enlever, pas moi… », défend l’ancien mannequin, qui n’a pas raté une des cinq compétitions à laquelle la France a participé depuis 2012 (35 sélections). Un pionnier. Il a donc pu mesurer l’emballement croissant autour de la discipline. «Il y a cinq ans, c’était “Qui veut venir ?” Maintenant, il y a des sélections en club et en équipe de France. On a même des gens qui ne connaissent pas Harry Potter qui nous rejoignent ! Maintenant, je rêve que le quidditch devienne un sport olympique». Il a déjà les anneaux tatoués sur le biceps droit, à l’image de nombreux nageurs. Moins courant en revanche, le vif d’or, un objet qu’il est chargé d’attraper, non sans obstacles, une fois qu’il est lâché dans l’arène. Son poste, unique, est le plus exigeant.
Un millier de joueurs français
Le pays compterait, selon lui, plus d’un millier d’adeptes à l’heure actuelle. L’ancien étudiant en Staps est licencié à Paris, dans l’équipe des Titans, l’équivalent du PSG. « Comme je vis à Toulon, je joue peu et je compense avec le basket. » Ses collègues s’entraînent trois fois par semaine. «Moi je ne peux pas, j’ai un enfant, une épouse et plusieurs activités professionnelles », énumère ce brun longiligne. Un boulot qu’on qualifierait d’alimentaire chez Häagen-Dazs, sur le port de Toulon et un autre, pour lequel il fond plus, autour des loisirs. Il a ouvert un escape game (jeu d’évasion), Laeris ,dontilaconçu les énigmes des deux salles, en janvier 2016. Et il vient d’ouvrir, dans un local de 400 m² au Champ de Mars, un archery tag (lire par ailleurs). En attendant de concevoir, d’ici six mois, deux nouveaux escape games au même endroit et de proposer d’autres jeux originaux, comme un basket Puissance 4. « Dans la vie, il faut se faire plaisir et faire plaisir aux gens. Je pense que monter des salles de jeux, comme ça, c’est le meilleur moyen d’arriver à mes fins.» Proposer des choses originales et sortir de l’ordinaire : c’est le credo de Boris Martin. Le Toulonnais a décidé de faire de sa vie un loisir permanent.