Var-Matin (Grand Toulon)

Renato, caviste : « On peut encore dénicher quelques perles rares »

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Renato Reno est plus antiquaire du vin que caviste traditionn­el. C’est d’ailleurs à l’entrée de la rue Ségurane, dans le quartier niçois des brocanteur­s, que ce profession­nel a installé sa boutique. Une invitation à la dégustatio­n où, entre les fauteuils Chesterfie­ld au cuir râpé, des millésimes parfois centenaire­s se cachent d’une lumière trop crue pour leur grand âge.

Il y a  ans, Romanée-Conti et Petrus à prix cassés

Le patron des Compagnons de la grappe est un passionné des plus avertis. Que pense-t-il des foires aux vins? Peut-on y dénicher des perles rares ? « Il y a un temps où on pouvait y faire de très bonnes affaires, se souvient Renato. Au début des années  on trouvait des Romanée-Conti, des Petrus, des grands crus classés dans des années mythiques. » À cette époque, lui-même n’hésitait pas à courir les foires aux vins. Et il n’était pas le seul. « On se retrouvait avec les autres cavistes dans la queue à l’entrée des magasins, confesse-t-il. Parce qu’on pouvait faire des marges intéressan­tes. » Ce ne serait plus le cas. La faute à un marché désormais mondial qui n’a pas échappé à l’aire du numérique. « Sur Internet, la foire aux vins est désormais permanente », constate le premier des Compagnons de la grappe. Quand à la demande, elle est désormais globale. Les meilleurs flacons se vendent désormais plus en Chine qu’en France. Du coup les grandes maisons n’ont plus grand intérêt à fournir le marché local, qui plus est les grandes surfaces.

« Plus des vins à boire que des vins de garde »

« C’est une question de politique marketing, résume Rento. Bien sûr les grandes enseignes peuvent toujours se fournir sur le marché secondaire pour obtenir quelques jolis produits d’appel. On peut donc encore dénicher quelques perles rares sur les foires aux vins. Mais en quantité souvent très limitée. » Ce profession­nel n’y trouve donc plus son compte. « Mais son avis de caviste, relativise-t-il. Car, pour des amateurs avertis, il y a toujours des bouteilles sympathiqu­es. » Des produits de qualité sans être pour autant de très grands vins. Voilà pourquoi il préconise de les déguster « dans les deux ou trois ans ». « Ce sont plus souvent des vins à boire que des vins de garde même si tout dépend des conditions de conservati­ons et de cépages. » Renato conseil de privilégie­r ceux du Bordelais, Cabernet-Sauvigno et Merlot, ou ceux du Sud-Ouest et du Languedoc.

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Renato Reno, plus antiquaire du vin que caviste traditionn­el.

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