Irma va coûter , milliard d’euros aux assureurs
Alors que l’ouragan Jose devait frapper à son tour la nuit dernière les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, la facture s’annonce très lourde
Le coût des dommages provqués par l’ouragan Irma sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy est évalué, pour l’heure, à 1,2 milliard d’euros, a annoncé, hier, la Caisse centrale de réassurance (CCR), réassureur public spécialisé dans les catastrophes naturelles. «Ce montant recouvre les dommages aux habitations, aux véhicules et aux entreprises [dont leurs pertes d’exploitation] » couverts par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, a précisé la CCR dans un communiqué. L’ouragan est « l’un des plus importants survenus en France depuis trente-cinq ans », dit la caisse. L’arrêté de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour les deux îles a été publié, hier, au Journal officiel. Pour être indemnisés, les sinistrés doivent adresser leur déclaration dans les dix jours suivant la parution de l’arrêté. La fédération du secteur a annoncé, vendredi, que les assureurs accepteraient les déclarations au-delà de ce délai compte tenu de l’ampleur de la catastrophe. Les assureurs « feront preuve de compréhension quant aux moyens d’attester les dommages », dit-elle. A Saint-Martin, 60% des maisons sont inhabitables, selon des évaluations de responsables locaux.
Au tour de Jose
Entre protéger et évacuer, les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy étaient engagées, hier, dans une course contre la montre avant l’arrivée de l’ouragan José, qui va interrompre le travail des secours. Hier soir, les deux îles étaient placées en vigilance violette comme pour Irma (confinement obligatoire de la population, de la police et de l’ensemble des secours). José, rehaussé en niveau 4, devait commencer à affecter vers 18 h, heure de Paris, les deux îles jusqu’à aujourd’hui à 12h. Il doit passer à 100 km au nord de Saint-Martin, déjà détruite à 95 % par Irma, qui a touché Cuba hier et doit atteindre aujourd’hui la Floride [lire ci-dessous]. Pour renforcer sa capacité d’action, Paris a donné l’ordre, hier soir, au bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre d’appareiller avec des moyens lourds. En effet, le BPC emportera depuis Toulon d’importantes quantités « de fret humanitaire, de matériel et d’engins de déblaiement. Il va aussi permettre, en plus de ses propres installations médicales, de projeter un hôpital de campagne. Par ailleurs, l’envoi du Tonnerre servira à renforcer significativement les moyens aériens sur zone puisqu’une dizaine d’hélicoptères vont prendre place à bord », précisait le site spécialisé Mer et Marine.
places abritées
Toutes les liaisons aériennes et maritimes vont s’interrompre avec le nouvel ouragan. « Une rotation de deux avions, peut-être trois » était encore prévue avec Saint-Martin juste avant son arrivée. Priorité était donnée aux femmes et aux enfants. « Les hommes restent mais les femmes raccompagnent les enfants en métropole, ou au moins sur un lieu sûr en Guadeloupe », selon une infirmière à l’aéroport de Grand-Case à Saint-Martin. Neuf abris capables d’abriter « 1 600 personnes » sont prévus à Saint-Martin, selon la ministre de l’Outremer Annick Girardin, qui va rester dans l’île pendant l’ouragan.