Le comte Paul de Bar-sur-Loup se bat pour l’Amérique
François-Joseph Paul, comte de Grasse, de Rouville et de Bar, marquis de Tilly, a vu le jour au Bar-sur-Loup, près de Grasse, le 13 septembre 1722 au sein d’une famille issue des princes d’Antibes. Ce héros éternel pour les Américains est célébré à Grasse chaque année, lors de la journée de la Marine, alors que ses exploits sont méconnus dans sa région natale. Couvé par sa mère, Véronique de Villeneuve de Trans née en 1680, FrançoisJoseph est un enfant difficile et turbulent. C’est une force de la nature. Adulte, il mesurera 2,04 m. Il est fougueux et colérique. Son père, François Ier de Grasse, capitaine dans l’armée et décédé en 1723, le destine à la carrière militaire. Né aux portes de la Méditerranée, c’est naturellement qu’il choisit la mer. À 12 ans, il entre dans la Marine à Toulon. Après six ans sur les galères de l’Ordre de Malte, il entre au service du roi de France Louis XV en 1740. En quelques années, il est promu capitaine de vaisseau. Malgré sa carrière, il trouve le temps de se marier deux fois et d’avoir quatre enfants.
Les Anglais saluent sa bravoure
Meneur d’hommes, fin stratège, capable de prendre des risques, début 1781, il est chargé par Louis XVI de mener la campagne d’Amérique. Le 22 mars, parti de Brest sur le vaisseau amiral La Ville de Paris, le comte de Grasse est en route pour aider les Américains qui luttent contre les Anglais pour gagner leur indépendance. Il participe à la capitulation de Yorktown aux côtés de George Washington, chef d’étatmajor et futur premier président des États-Unis. Acteur de l’indépendance de l’Amérique, il gagne la reconnaissance éternelle du pays. Il est alors nommé amiral. Après cette victoire éclatante, les Anglais veulent leur revanche. Le 12 avril 1782, à bord de son navire, il va essuyer une terrible défaite face à l’escadre anglaise de l’amiral Rodney. Prisonnier et amené à Londres, il est reçu par le roi Georges III qui lui rend son épée, gage de respect au valeureux militaire qu’il reconnaît en lui. S’en suivent quelques péripéties qui vont l’éloigner de la cour de France pendant quelques années. Après avoir servi sur mer durant plus de 50 ans, il meurt à Paris le 14 janvier 1788. Il est inhumé en l’église de Tilly (Val de Loire). Il faudra attendre un siècle pour que soient reconnus sa valeur militaire et son courage. À Grasse, le musée de la Marine et un lycée de la ville portent son nom. Sa statue trône sur le cours HonoréCresp. Au Bar-sur-Loup, c’est au lycée et devant l’église que l’on peut voir son effigie.